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LA MOISSON NOUVELLE


LA MAISON PATERNELLE

« L’air ne sera plus baigné par la
respiration suave de leur enfance »
Pierre Aguétant


I


Tu vas partir, quittant la maison et la ferme.
Et la douce rivière à la voix de cristal,
Tu vas partir hélas ! car ton âme se ferme
Au tendre et vif appel du village natal.

Ainsi qu’un triste oiseau que le calme importune,
Tu quittes la rivière au murmure argentin ;
Sous des cieux étrangers tu vas chercher fortune,
Et guetter, sombre esprit, un plus riche destin.