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LA MOISSON NOUVELLE


Car à voir s’en aller les goélettes blanches
Et la mouette que le jour fait resplendir
Voilà que vous rêvez d’espace, et que vos branches
Palpitent comme une aile et tremblent de s’enfuir !

Oh ! ce firmament bleu tout frissonnant d’étoiles !
Oh ! ces lacs azurés où le soleil vient choir !
Ah ! devenir soudain des mâts chargés de voiles,
Et partir, radieux, dans la beauté du soir !…

Être le gai vaisseau dont la voilure tremble,
Blanche sous le reflet d’un nuage tout blanc !
Etre l’humble radeau fait de pin et de tremble !
Etre l’aigle splendide, être le goéland !…