Page:Lamontagne-Beauregard - La moisson nouvelle, 1926.djvu/142

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
140
LA MOISSON NOUVELLE


O lieux de notre enfance, ô charme, ô poésie !
Ô caps majestueux ! O belle Gaspésie !
Terre de paix sublime et de sérénité,
Nid d’aigle que le ciel dans la mer a jeté !
Comme j’ai reconnu tes montagnes hautaines,
Tes flots où sont couchés les anciens capitaines,
Que la mort dans ses bras a jadis retenus !
Ô caps majestueux, je vous ai reconnus !
Ainsi qu’un pauvre enfant qui reconnaît sa mère,
Terre immense, ô pays de force et de lumière,
En te voyant j’ai vu paraître le passé,
Un frisson d’autrefois dans mon âme a passé,
Et je sentais des pleurs monter à ma paupière
Quand dans l’anse de sable où sont des blocs de pierre,
À l’heure où la nuit tombe au versant du coteau
Je voyais palpiter les ailes d’un bateau !…