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LÉGENDES GASPÉSIENNES.

petit Jésus de cire. — « C’est pour lui qu’elle cousait, ajouta-t-il, et elle lui a acheté de belles petites robes. C’est pour lui que je travaillerai moi aussi ; ce sera ma consolation… »

Il regardait son enfant avec amour, et je vis que des larmes roulaient dans ses yeux. Honteux de ses larmes, et pressé de retourner vers « elle », il reprit d’un pas plus rapide le sentier brodé de plates-bandes où les géraniums fleuris tendaient aux feux du soleil leur cœur de velours…

Et je songeais à ces tristes romans qui se déroulent derrière les fenêtres closes où se profile le doux visage des jeunes femmes tirant, tirant sans cesse leur fine aiguille…

Que d’héroïsmes obscurs, que d’incomparables dévouements se meuvent au fonds de ces logis de pauvres où une pâle et tremblante lumière s’allume fidèlement tous les soirs !…

Je songeais à ces douces jeunes femmes tirant, tirant leur aiguille auprès d’un berceau…

Le ciel, teinté de rose, mirait maintenant son visage dans le miroir uni