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MANUSCRIT — MANYTCH
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(V. ce mot) Les grands dépôts publics des capitales de l’Europe ont recueilli le plus de livres de cette catégorie. En première ligne se place notre Bibliothèque nationale (V. ce mot) qui possède plus de 80, 000 manuscrits. A la suite de l’indication détaillée des collections que renferme le département des manuscrits, on trouvera, dans l’article qui lui est consacré, la liste des catalogues et des inventaires dont elles ont été l’objet. Londres, Rome, Vienne, Rerlin, Munich, Oxford, Bruxelles, Gand, Leyde, sont particulièrement riches en manuscrits, mais il n’y a pour ainsi dire pas de bibliothèque, même peu importante, qui n’en possède quelques-uns. La plupart ont leur catalogue imprimé ou sont sur le point de l’avoir. Depuis le siècle dernier, on eut même l’idée de publier des bibliographies générales des principaux manuscrits dispersés dans les bibliothèques de l’Europe. Tels sont les ouvrages de B. de Montfaucon (Bibliotheca bibliothecarum manuscriptorum nova (Paris, 1739, 2 vol. in-fol.), de G. Ilaenel (Catalogua librorum manuscriptorum, qui in bibliothecis Galliœ, Helvetice, Hispaniœ, Lusitaniœ, Belgii, Britanniœ inagnœ asservantur (Leipzig, 4828-30, in-4), de l’Encyclopédie de l’abbé Migne (Dictionnaire des manuscrits ou recueil de catalogues de manuscrits existant dans les principales bibliothèques d’Europe (Paris, 1837, 2 vol. gr. in-8).

En dehors des souverains et des princes, il y eut, depuis le xv e siècle, de riches particuliers qui ont constitué des collections importantesde manuscrits. Tels étaient, notamment, au xv e siècle : Louis de Bruges, seigneur de la Gruthuyse ; au xvm e, le duc de Coislin, le duc de la Vallière, de Cambis ; au xix% sir Th. Phillips, lord AshbUV&iarn, en Angleterre ; le duc d’Aumale et Âmbroise Eirmin-Didot, en France. On peut en juger par les catalogues qui ont été publiés. G. Pawlowski.

II. Histoire religieuse. — Manuscrits de l’Ancien et du Nouveau Testament ( V. Bible et Nouveau Testament). Bibl. : En dehors des travaux rappelés ou cités à l’art. Livre et de ceux qui seront indiqués aux art. Miniature et Paléographie, il y a lieu de signaler dés a présent les deux manuels suivants : A. Lecoy de la Marche, les Manuscrits et la Miniature ; Paris, s. d., in-12, et A. Molinier, les Manuscrits ; Paris, 1892, in-18. — Au mot Bibliothèque, on trouvera la bibliographie des ouvrages concernant ce sujet. Il faut y ajouter encore : G. Becker, Catalogi bibliothecarum antiqui ; Bonn, 18S5, in-8 (bibliographie des catalogues des manuscrits du moyen âge).

— A. Blau, Vr.rzeichniss der Handschriftenkat’aloqe der deutschen Bibliotheken, d ; ms le Zentralblatt fur Bibliotliekswesen, 1886.

MANUTENTION. I. Technologie. — Ce terme s’emploie rarement dans le langage industriel, où. d’ailleurs il présente les significations les plus variées. Il désigne par exemple le local militaire où l’on fabrique le pain pour la troupe. II désigne au contraire les diverses manipulations auxquelles sont soumis les tabacs dans les magasins de culture de l’Etat, puis dans les manufactures de l’Etat. II. Administration militaire. — On donne le nom de manutention ainsi que celui de magasins à vivres à des établissements dépendant de l’administration de l’armée qui sont destinés en principe à fournir les troupes du pain et du biscuit qui leur sont alloués pour leur nourriture. Le modèle type du genre est en France la manutention militaire située au quai de Billy, à Paris, le long de la Seine. C’est un vaste établissement, placé sous la direction du service de l’intendance, qui a comme personnel gestionnaire des officiers d’administration du service des subsistances et des troupes appartenant aux sections de commis et ouvriers d’administration. Les autres établissements similaires organisés dans les grands centres de garnison fonctionnent d’après le même système. Celui du quai de Billy comporte : 1° De vastes greniers où sont accumulés les approvisionnements de froment du gouvernement de Paris. Dans ces greniers, sorte do pyramides renversées, les gniins sont constamment mis en mouvement à l’aide de chaines à godet et de vis d’Archimède pour donner l’aération nécessaire et éviter les atteintes des insectes et de la fermentation. 2° De moulins mus par la vapeur et constamment pourvus de toutes les améliorations qui se produisent. Les farines sont divisées, blutées et classées de manière à pouvoir assurer la fabrication du pain de consommation courante, du pain biscuité, des biscuits, et le colfrage en récipients clos des farines destinées à l’approvisionnement des forteresses en temps de guerre. 3° Des ateliers de panification et de biscuitage. Dans les premiers tout un personnel se livre à la fabrication du pain pour la consommation journalière de la nombreuse garnison de la capitale. Toute cette fabrication se fait à l’aide de mécanismes ingénieux, pétrins mécaniques et fours à cuissons constantes. Le pain est ensuite transporté dans des chambres de ressuage avant d’être livré aux parties prenantes. Dans les seconds on fait avec la plus pure farine les biscuits, qui sont ensuite encaissés et réservés pour les besoins delà mobilisation. La consommation périodique de ces derniers approvisionnements est assurée par les ordres du commandement.

La plupart du temps, aux manutentions sont annexés des magasins de vivres : viandes et légumes de conserves, riz, sel, sucre, café, vin et eau-de-vie, dont les denrées sont distribuées aux troupes, soit à titre gratuit, soit à titre onéreux.

MANUTERGE (Liturg.). Linge avec lequel le prêtre s’essuie les doigts au lavabo. Il fait partie des objets que les fabriques doivent fournir (décret du 30 nov. 1809, 37, 43). Quoi qu’il soit d’usage de faire les manuterges en toile, le coton n’est pas prohibé.

MANUTIUS (V. Manuce).

MANUZIOou MANUZZI (V. Manuce).

MA NX. Habitants de Pile de Man (V. ce mot). MANYANGA. Localité de l’Afrique équatoriale, située dans l’Etat libre du Congo, à 13 kil. de la rive droite du bas Congo.

MANYÉMA. Région de l’Afrique équatoriale faisant partie de l’Etat libre du Congo et s’étendant du lac Tanganika au cours supérieur du haut Congo. On désigne aussi sous ce nom les habitants même de la contrée. Pays et habitants étaient à peu près inconnus en Europe et vivaient dans un état d’isolement complet lorsque, en 1806, les traitants arabes de Zanzibar vinrent s’établir dans la contrée. Une longue lutte ne tarda pas à s’ouvrir entre les nouveaux venus et les indigènes à la suite de laquelle ces derniers furent complètement soumis. Un important Etat arabe se trouva dès lors constitué dans le Manyéma ; Nyangoué fut sa capitale. Tipo-Tip fut son chef et fut reconnu comme vali ou gouverneur de Manyéma par l’Etat libre du Congo, lorsque la conférence de Berlin eût attribué au Congo la possession de Manyéma. De récents combats livrés par les officiers belges aux traitants arabes et au fils de Tipo-Tip ont mis fin en 1893 à l’existence du Manyéma comme Etat indépendant. D r Rouire.

MANYTCH. Dépression delà Russie méridionale qui s’étend de l’O. à l’E. sur une longueur de 330 kil. depuis le Don jusqu’au lac Kéké-Ousoun (gouv. d’Astrakhan), à 84 kil. de la mer Caspienne. Le point le plus élevé est le lac Sargamychtch ou Schara-Chouloussoun, lequel mesure aux grandes eaux 53 kil. de long sur 2 à 3 m. de large et est alimenté par le Kalaus venu du S., par l’Ilan-Saucha et le Kara-Saucha venus du N. Dans la saison sèche, il est bien plus restreint, et le chapelet de lacs amers qui occupent le fond de la vallée de Manytch est à peu près desséché. Au printemps les eaux affinent dans le lac central et de là s’écoulent dans les deux directions vers l’O. et vers l’E. jusqu’à la mer Noire et la mer Caspienne. La Manytch occidentale aboutit au Don près de Stanitsa Staromanytchkaia ; mais sa pente est si faible qu’en temps d’inondation les eaux du Don v remontent à plus de 100 kil. La Manytch orientale a d’abord une pente, mais arrive à Olon-Choudoiik dans une cuvette presque horizontale, dépression de Koum ou de Manytch ; ses eaux recueillis par le lac Kéké-Ousoun, se jettent (au printemps seulement) dans la mer Caspienne par trois émissaires. Les principaux des lacs amers de la