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GUAYAQUIL - GUBLEK

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ville. En 1879, l’importation était de 29,000, 000 de fr. en viron et l’exportation sans les métaux précieux de près de 34,000, 000. Les principaux articles d exportation sont le cacao, l’ivoire végétal ou tagua fourni par la graine d’un palmier acaule, le caoutchouc, la cascarille, les chapeaux de paille dits de panama dont les plus beaux sont tressés avec les feuilles du toquilla ou jipijapa (Carludovica palmata) et les plusordinaires avec les feuilles du mocora. La valeur des métaux précieux exportés monte à 2,620,000 fr. Le cacao absorbe à lui seul le tiers des exportations de Guayaquil. En 1879, le mouvement du port était à l’entrée de 220 navires (dont 145 vapeurs) de 215,851 tonneaux. Un petit vapeur fait le service de Guayaquil à Bodegas ou Babahoyo sur le rio Babahoyo, à 90 kil. vers le N.-’të. Il y a deux saisons, une saison sèche, dejuin à novembre, interrompue par une petite saison pluvieuse nommée le cordonazo de San Francisco, et une saison pluvieuse pendant le reste de l’année. Mars est le mois le plus humide de l’année et juillet le moins chaud. En mars la fièvre sévit. Guayaquil est un des endroits les plus malsains de l’Amérique ; les Indiens et les noirs y vivent seuls à l’aise ; la ville est entourée de marécages, assiégée par les insectes. La chaleur y est excessive. GÛAYAS. 1° Rivière de V Equateur (V. ce mot, t. XVI, p. 135).

2° Province maritime de la république de l’Equateur, sur le versant occidental des Andes, autour du golfe de Guayaquil, entre les provinces de los Rios au N., Chimborazo Azuay à l’E. et Loja au S. La province est entièrement située en terre chaude : 29,795 kil. q. , 100,000 hab. environ. Elle fabrique les chapeaux de paille dits de panama qui se vendent à Guayaquil ; elle produit le cacao surtout, le riz, le café, le tabac, la canne à sucre, les mélasses et les eaux-de-vie de canne.

GUAYCOUROUS. Indiens de l’Amérique du Sud, dans l’Etat de Matto Grosso (Brésil) et le Gran Chaco paraguayen, entre le Pelcomayo et le Paraguay, du 19 e au 27 e degré lat. S. (V. Amérique du Sud, § Ethnographie, t. II, p. 707). On les prend pour types d’une grande famille de tribus indiennes, parente de celle des Abipones. Ce sont des cavaliers admirables, nomades, très redoutés des populations sédentaires du Paraguay. Leur usage d’enchâsser dans la lèvre inférieure un large morceau de bois, semblable à une seconde lèvre, les fit appeler Lenguas ou Linqoas par les Espagnols.

GUAYMAS. Port du Mexique, situé dans la province de Sonora. Guaymas, dont la population est de 6,000 hab., est réuni par un chemin de fer à Fort Yuma, sur le Colorado. C’est un des meilleurs ports du Pacifique et le seul qui ait une réelle importance dans le golfe de Californie. Il est relié au réseau ferré des Etats-Unis. Son commerce (12 à 15 millions) est alimenté par les mines de cuivre et d’argent, et les pêcheries de perles du voisinage. C’est un pays absolument privé d’eau douce et de végétation.

GUAZU (V. Cerf, t. , p. 48).

GUAZUMA (Guazuma ?lum.) (Bot.). Genre de plantes de la famille des Malvacées, groupe des Buettneriacées. L’espèce type, G. ulmifoliahamk {Theobroma Guauima L.), est un grand arbre qui croit aux Antilles et dans les régions septentrionales de l’Amérique du Sud. On l’appelle vulgairement Cèdre de la Jamaïque, Orme d’Amérique ou des Antilles. Ses fleurs, disposées en cymes latérales ou axillaires, sont régulières, hermaphrodites et pentamères, avec un androcée formé d’étamines fertiles et de staminodes interposés. L’ovaire, supère, devient à la maturité une capsule ligneuse, presque globuleuse, dont les graines sont albuminées. L’écorce du G. ulmifolia contient beaucoup de tanin et d’acide gallique ; on l’emploie en décoction comme astringente, soit à l’intérieur, soit en injections dans le traitement des leucorrhées, des blennorrhagies et des affections du col de l’utérus. Le liber, concassé et macéré dans l’eau, était employé jadis, à Saint-Domingue, pour clarifier les sirops de sucre. Les fruits, réputés béchiques, renferment un mucilage dont on se sert, aux Antilles, comme sudoritique dans les affections dartreuses et syphilitiques de la peau.

GUBBIO (Eugubium ou Iguvium). Ville d’Italie, prov. de Pérouse (Italie centrale), ;! 39 kil. N.-E. de cette ville, dans une vallée très pittoresque que traverse le Camignano, tributaire du Tibre ; 23,316 hab. Elle est dominée par le Monte Calvo. Palais des ducs d’Urbin. L’ancienne ville d’Iguvium, en partie détruite par les Goths, devint au moyen âge une petite république, puis une dépendance du duché d’Urbin ; c’était avec Urbin, Pesaro et Faenza, un des centres de la fabrication des majoliques. On y conserve au palais du prétoire les sept tables d’airain, dites tables Eugubines (V. ce mot). Près de Gubbio sont des eaux, minérales assez fréquentées.

GUBEC (Mathias), dit le Roi des paysans, paysan croate qui se mit en 1573 à la tète des paysans de la Zagovie révoltés contre leurs seigneurs. La révolte gagna les contrées voisines, la Styrie et la Carniole ; elle reconnut pour chef Mathias Gubec du village de Stubica qui se trouva bientôt à la tête de 20,000 hommes. Il fallut une armée pour les réduire. Mathias Gubec fut défait à Stubica le 9 févr. 1573. Les représailles furent terribles. Mathias Gubec fut envoyé à Zagreb (Agram). On lui mit sur la tête une couronne de fer rougie au feu et il fut écartelé. Biisl. : Smiciklas, Histoire de la Croatie (en croate) ; Zagreb, 1879, 2 vol.

GUBERNATIS (Comte Angelo de), littérateur et orientaliste italien, né à Turin le 7 avr. 1840. Il fit ses études dans sa ville natale, puis alla étudier les langues orientales à Berlin ; à son retour, en 1862, il fut nommé professeur de sanscrit et de littérature comparée à Florence, ou il a fondé un musée indien et une société asiatique italienne. Il a beaucoup voyagé, parcouru l’Europe et passé huit mois aux Indes. Marié à une cousine du nihiliste Bakounine, il a été, en 1881, autorisé à reprendre le titre de comte que sa famille avait porté autrefois. M. de Gubernatis composa d’abord une tragédie : Pierdelle Vigne, puis des drames en vers : la Mort de Caton, Romolo, et des drames de l’Inde traduits et adaptés : // Re Nala, Il Re Dasarala et Maya. Sa principale réputation est celle qu’il acquit comme publiciste. En 1862, il a fondé Vltalia letteraria ; en 1867, la Riuista orientale ; en 1869, la Civilta italiana et la Riuisa Europea, qui est devenue, en peu d’années, la revue la plus lue en Italie ; enfin il a commencé en 1878 son Dizionario biograftco deyli scrittori contemporanei dont il a donné une édition nouvelle en français en 1888-1891. Parmi ses travaux d’érudition, on peut citer : Petite Encyclopédie indienne (1867), Mythologie zoologique ou les Légendes animales (1872), etc.

GUBERNI (V. Gugerni).

GUBLER (Adolphe), de son vrai nom Goblet, médecin français, né à Metz le 4 avr. 1821, mort à Toulon le 20 avr. 1879. Chef de clinique de Bouillaud en 1850, il fut nommé médecin du bureau central la même année, agrégé en 1853, membre de l’Académie de médecine en 1865, professeur de thérapeutique à la faculté en 1868. Guider a laissé des travaux remarquables sur toutes les parties de la médecine, en particulier sur la thérapeutique à laquelle il a fait réaliser de grands progrès ; il a particulièrement étudié l’action des alcaloïdes et autres principes actifs dont l’emploi, à des doses bien déterminées, donne à la thérapeutique une rigueur presque mathématique. Il a le premier décrit l’ictère hémaphéique (1857). — Ouvrages principaux : Sur les Glandes de Méry, etc. (thèse, Paris, 1849, in-4) ; Sur une Nouvelle Affection du foie liée à la syphilis héréditaire, etc. (Paris, 1852, in-8) ; Commentaires thérapeutiques du Codex medicamentarius, etc. (Paris, 1868, in-8 ; 3 e éd., 1884) ; Leçons de thérapeutique, etc. (Paris, 1879, in-8) ; Cours de thérapeutique (Paris, 1880, in-8). D* L. Hn.