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GRUISSAN - GRON

par la famille de Raissac, cette terre passe, au siècle suivant, à celle de Boutenac ; un acte de 1225- nous apprend que la moitié de la seigneurie appartenait à l’archevêque ; les rapports entre les deux seigneurs sont réglés en 1253, puis en 1276. En 1296, l’archevêque Grilles Ayeelin acquiert la part de seigneurie des Boutenac, et Gruissan devient le chef-lieu d’une chàtellenie ecclésiastique. Dès 1242, l’archevêque Pierre Ainiel avait octroyé aux habitants une charte de commune, peu libérale, à vrai dire, mais les exemptant du droit de mainmorte. Au xvi- siècle, Gruissan a Fort à souffrir des guerres de religion ; il est occupé en 1589 et 1592 par les troupes de l’armée royaliste de Montmorency. Dès le moyen âge, le village avait une certaine importance, à cause de la pèche de l’étang et des salines. Aujourd’hui, on y trouve une distillerie et une coi’derie importante. Du vieux château des archevêques de Narbonne, cité au xiv siècle dans le Livre vert, il subsiste une tour. Sur le territoire de la commune, grotte de la Crouzade, explorée en 1874. Aqueduc de 5 kil. amenant à Gruissan les eaux de la source du Rec. A. Molinier. Bibl. : Mouvnès, Inventaire des archives municipales de Xarbonne, t. I, pp. 39j-398. — Livre vert de Varcheoêché de Narbonne, publié par P. Laurent, 1886, pp, 15-17. GRUITHUISEN (Franz von Paula), savant allemand, né à Haltenberg-sur-le-Lech (Bavière) le 19 mars 1774, mort à Munich le 21 juin 1852. Il se fit recevoir docteur en médecine, fut chirurgien dans l’armée autrichienne, puis enseigna l’histoire naturelle à l’école de médecine de Munich et l’astronomie à l’université de cette ville. Il a inventé, le premier, un instrument pour le broyage de la pierre dans l’intérieur de la vessie. Il a laissé de nombreux ouvrages d’anthropologie, de physiologie, d’astronomie, de physique générale, et a rédigé trois publications importantes : Analekten fiir Erd und Himmels Kunde (Munich, 1828-1831, in-8) ; Neue Analekten (Munich, 1832-1836, in-8) ; Naturivissenschaftliches-astronomisches Jahrbuch (Stuttgart, 1838-1847). L. S. GRUMBACH (Wilhelm de), aventurier allemand, né le 1 er juin 1503, mort le 18 avr. 1567. Son nom fut célèbre au xvi 1 * siècle sous la qualification de Rébellion de Grurnbach. Il tenta, en effet, de soulever la noblesse allemande pour la soustraire à l’autorité de ses suzerains immédiats. D’une grande énergie, il fut de bonne heure commandant d’un corps d’armée qui était au service de la France, puis il entra au service du margrave Albert de Brandebourg sur lequel il prit une grande influence ; il l’excita contre son cousin, le margrave Georges, et parvint à le pousser à une rébellion ouverte contre les évèques allemands. Cette première tentative de guerre civile amena la perte de son patrimoine : son suzerain, l’évèque de Wurtzbourg, qu’il avait attaqué, le dépouilla de ses biens. Grurnbach appela l’évèque devant la cour de justice ; mais, voyant qu’il ne pouvait rien obtenir, il préféra se faire justice lui-même et fit assassiner l’évèque en 1358. Son procès continua ensuite contre le successeur de l’évèque, mais sans résultat meilleur. Aussi Grurnbach eut-il recours à des moyens plus décisifs : il réunit autour de lui un certain nombre des chevaliers qui avaient déjà combattu avec lui et le margrave Albert : Albert de Rosenberg, Guillaume de Stein, Ernest de Mandelsto, Jobst de Zetvvitz se rangèrent à son parti et résolurent avec lui de soulever toute la noblesse allemande pour l’arracher à ses seigneurs et la placer directement sous l’autorité unique de l’empereur. Grurnbach sut intéresser à sa tentative de guerre civile générale Jean-Frédéric, l’un des deux princes de Saxe, qui espérait réaliser de la sorte ses vues ambitieuses. Fort de ces appuis, Grurnbach marcha sur Wurtzbourg et s’en empara en 1563 ; il pilla les couvents et intima au chapitre de l’évèché l’ordre de lui restituer ses biens et de lui verser une grosse somme d’argent. 11 fut aussitôt mis au ban de l’Empire et ne parvint pas à faire modifier cette sentence par la députation de Worms, malgré ses efforts. Toujours d’accord avec le duc Jean-Frédéric, il réunit un grand nombre de partisans et se mit à faire des incursions sur les terres de l’électeur de Saxe. L’empereur Maximilien II, inquiet de cette rébellion prolongée, mit de nouveau, en 1566, l’aventurier et ses compagnons au ban de l’Empire et intima au duc Jean-Frédéric l’ordre de livrer Grurnbach et ses complices ; le duc s’y refusa. Grurnbach tenta alors de faire tuer le prince Auguste, mais le meurtrier qu’d avait envoyé ne put y parvenir et fut roué en place publique à Dresde. L’empereur se décida à mettre Jean-Frédéric au ban de l’Empire à la fin de 1566, et le prince électeur Auguste fit le siège de la ville de Gotha ou se trouvait Grurnbach, Les habitants de la ville, pour éviter de plus grands malheurs, s’emparèrent de Grurnbach et le livrèrent. Il fut condamné et écartelé sur la grande place de Gotha. Quant au due, fait prisonnier, il fut emmené en Autriche où il resta en prison pendant vingt-sept ans, jusqu’à sa mort. Ph. B.

Bibl. : Ortloif, Geschichte der Grumbachschen Huendel ; téna, 1808-70, 4 vol.

GRUME (Sylvie). Bois coupé encore rond ou revêtu de son écorce. L’expression bois en grume est opposée à l’expression bois équarri.

GRUMESNIL. Coin, du dép. de la Seine-Inférioure, arr. de Xeufchâtel, cant. de Forges ; 475 hab. GRUN. Coin, du dép. de la Dordogne,arr. dePérigueux, cant. de Vergt ; 417 hab.

GRUN ou GRIEN (Hans Baldung, surnommé), peintre et graveur allemand, né à Ginund (Souabe) vers 1475, mort à Strasbourg le 16 août 1552. Elève et ami d’Albert Durer, il imita, dans ses œuvres de jeunesse, la manière de son maître, qu’il exagéra parfois au point de devenir lugubre ou trivial, sans jamais perdre toutefois son originalité propre. Tantôt sachant allier à un style sévère un grand sentiment de la beauté, tantôt grandiose, malgré la rudesse des formes, tantôt poussant le réalisme jusqu’à la vulgarité, il n’est jamais banal, et il exerça sur le développement de l’art-une influence considérable. Parmi ses peintures, il faut citer : la Lapidation de saint Etienne (musée de Berlin) , la Mort et la Femme, deux tableaux (musée de Bàle), et surtout son œuvre capitale : le Couronnement de la Vierge, accompagnée de nombreux anges musiciens, grand tableau d’autel à la cathédrale de Fribourg-en-Brisgau. On a de lui quelques pièces gravées au burin, dont deux : Jeune Fille fouillant l’escarcelle d’un vieillard qui la caresse (1507) et un Palefrenier, montrent une rare puissance du modelé. Les gravures sur bois, qui portent son monogramme ou sa signature, sont nombreuses, souvent très poétiques, généralement très mouvementées, et dans cette catégorie on remarque : Jésus-Christ mort emporté par les anges ; la Vierge, la Madeleine et saint Jean pleurant sur le corps de Jésus ; les Dix Commandements. Plusieurs de ses estampes ont été tirées en clair-obscur : la Cuisine des sorcières (1510) ; Saint Jérôme, le Christ en croix, le portrait du pape Paul IV, etc. Il se fixa à Strasbourg en 1533. G. P-i. Bibl. : Bartsch, Pein Ire-Graveur, t. VIII, pp. 301-322.

— Passavant, Peintre-Graveur, t. III, pp. 318-326. GRUN (Jean-Jacques-Charles-Alphonse), jurisconsulte, publiciste et archiviste français, né à Strasbourg le 8 mars 1801, mort à Paris le 1S sept. 1866. Elève de la faculté de droit de Strasbourg, avocat à Besançon, puis à Paris près la cour royale, il a collaboré aux recueils de Dalloz, au Dictionnaire du notariat , au Dictionnaire de i Administration française par M. Bloch, etc. Il a publié comme ouvrage de jurisprudence un Traité des assurances terrestres (Paris, 1828, in-8) ; des Eléments du droit français et des Notions élémentaires de droit français (1838) ; un Guide et formulaire pour la rédaction des actes de l’Etat civil (1839 ; 2 e éd. 1839 : 3 e , 1841 ; 4% 1852) ; une Jurisprudence parlementaire (1842) ; des Notions générales de droit et de législation française pour l’éducation des filles (1844) ; une Jurisprudence. électorale parlementaire (1851). Comme journaliste, il