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GROUSSET — GROVE

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ment a des travaux de vulgarisation scientifique et pédagogique d’un ordre tout à fait spécial. Sous le pseudonyme de Philippe Daryl, il publia différentes études de mœurs étrangères telles que : Signe Meltroë ; la Vie publique en Angleterre ; le Monde chinois ; A Londres ; les Anglais en Irlande ; la Petite Lambton, etc. Sous celui d’André Laurie il devint, avec le libraire Hetzel, MM. Jules Verne et Jean Macè, le principal rédacteurfondateur du Magasin d’éducation et de récréation, auquel il donna, avant leur apparition en volumes, la primeur de ses Scènes de la vie de collège dans tous les pays. Ainsi parurent la Vie de collège en Angleterre (1881) ; Mémoires d’un collégien (1882) ; Une Année de collège à Paris (1883) ; Histoire d’un écolier hanovrien (1884) ; Autour d’un lycée japonais (1880) ; le Bachelier de Séville (1887) ; Mémoires d’un collégien russe (1889) ; Axil Ebersen, le Gradué d’Upsal (1891). On cite également de M. Grousset différents ouvrages pour la jeunesse, conçus pour la plupart dans la formule de Jules Verne, avec lequel, du reste, il écrivit l’Epave du Cynthia (1885) ; tels sont l’Héritier de Robinson (1884) ; le Capitaine Trafalgar (1886) ; les Exiles de la Terre, Selene and Company limited (1888) ; De New-York à Brest en sept heures (1889) ; le Secret du Mage (1890), etc. Comme traducteur, on doit à M. Grousset le Chef au bracelet d’or, de Mayne-Reid ; l’Ile au Trésor, de Stevenson ; les Lettres du général Gordon à sa sœur, écrites du Soudan (1 884), etc. Sous le dernier pseudonyme de Tiburce Moray, M. Paschal Grousset a encore publié Un Ménage royal, chronique d’Angleterre (1882). Partisan déterminé des méthodes sportives en usage dans la jeunesse anglaise, M. Grousset a enfin été un des promoteurs les plus marquants du mouvement de rénovation physique qui a modifié si profondément, dans ces dernières années, la physionomie de nos établissements scolaires. 11 est, du reste, à la tète de l’organe officiel du parti : l’Education physique. Dans cet ordre d’idées, il a publié le Yacht, histoire de la navigation maritime de plaisance (1890, in-4, avec grav.). En 1892, il a fait sa rentrée dans la politique militante socialiste comme directeur de la Bouche de fer et rédacteur de Germinal. Le 3 sept. 1893, M. Grousset a été élu député par la deuxième circonscription du XII 1 ’ arrondissement de Paris et s’est fait inscrire au groupe socialiste de la Chambre. Ch. Le G.

GROUT (Henri-Ernest) (V. Reaufort [Chevalier de]). GROUT (Eléonore-Gustave) (V. Reaufort).

GROUTTE (La). Cmn. du dép. du Cher, arr. et Gant. de Saiut-Amand-Mont-Rond ; 225 hab.

GROUVELLE (Philippe-Antoine), poète et diplomate, né a Pans en 1738, mort a Varennes (Seine-et-Oise) le 30 déc. 1800. Fils d’un orfèvre, il fut d’abord clerc de notaire, puis secrétaire de Champfort qui était lui-même secrétaire des commandements du prince de Condé. Champfort ayant donné sa démission, Grouvelle eut la bonne fortune de le remplacer dans ses fonctions auprès du prince. C’est alors qu’il composa le petit opéra les Prunes qui furent représentées deux lois a Versailles devant la neine Marie-Antoinette. Lu 1785, il fit représenter l’ Epreuve délicate et le Scrupule. Lorsque le mouvement révolutionnaire se dessina, Grouvelle fit partie du club de 17S !t ; il quitta le prince de Condé et, après le 10 août 1792, devint secrétaire du conseil exécutif provisoire. En cette qualité, le 20 janv. 1793, il donna lecture au roi Louis XVI de la sentence de mort prononcée contre lui par la Convention. Nommé en févr. 1793 ambassadeur à Copenhague, puis en 1800 député au Corps législatif, il publia en 1805 les Lettres de M me de Sévigné{8 vol. in-8) et en 1800 les Œuvres de Louis XIV (0 vol. in-8). Grouvelle était correspondant de l’Institut ; il a publié des Mémoires historiques sur les Templiers (Pans, 1805, in-8) : il a été un des continuateurs de la Feuille villageoise de Cerutti et l’un des collaborateurs du Journal de la Société de 1180. Les opuscules polilupus de Grouvelle sont nombreux ; on cite entre autres : De l’Autorité de Montesquieu dans la révolution présente (1789, in-8) ; Réponse à tout, petit colloque entre un sénateur allemand et un républicain français rapporté littéralement par le professeur Taciturnus Memoriosus (1793, in-8). Paul Marin.

GROUVELLE (Philippe), ingénieur français, fils du précédent, né à Copenhague le 25 août 1799, mort à Paris le 30 mai 1806. Elève du chimiste Thénard, il parut d’abord devoir suivre la voie des découvertes chimiques où s’étaient illustrés son grand-père Darcet et son aïeul Rouelle. En 1823, il se consacra exclusivement à l’industrie et aux travaux de l’ingénieur, et se fixa à Metz ou il resta jusqu’en 1829. A partir de cette époque, Grouvelle exerça à Paris la profession d’ingénieur civil et s’occupa particulièrement des applications de la chaleur, du chauffage et de la ventilation des édifices, imagina en 1844 le chauffage par l’eau et par la vapeur combinées : il l’appliqua à la prison de Mazas dans une installation restée classique. De 1830 à 1857, Grouvelle publia quatre éditions de son ouvrage : le Guide du chauffeur et du propriétaire de machines à vapeur ; il rédigea plusieurs articles importants du Dictionnaire des arts et manufactures de Laboulaye ; il donna aux Annales du Génie civil des études remarquables sur le chauffage et la ventilation. Grouvelle s’était occupé de politique sous la Restauration. Paul Marin.

Bibl. : Rapports et notes sur les travaux de Ph. Grouvelle, ingénieur civil ; Paris, 1855, in-8. GROUVELLE (Laure), née à Paris en 1803, morte à Tours le 21 déc. 1856, fille de Philippe-Antoine Grouvelle (V. ci-dessus). Elle fit preuve d’un admirable dévouement en faveur des condamnés politiques républicains, non moins que pendant l’épidémie de choléra de 1832. Laure Grouvelle soigna les malades avec beaucoup d’abnégation. Impliquée, en 1838, dans le procès de Huber, elle fut victime de cet agent provocateur du préfet de police Delessert. Rien que défendue par Jules Favre, elle fut condamnée à cinq ans de détention pour participation à un complot ayant eu pour but de détruire ou de changer le gouvernement. Emprisonnée à Clairvaux, elle y perdit la raison, et fut ensuite transférée à Montpellier, puis à l’asile d’aliénés de Tours en 1845, où elle mourut.

Bibl. : Plaidoyers judiciaires de Jides Favre ; Paris, 1869, in-8. —Mémoires de Marie Capelle (M m0 Lal’argt) ; Par, s, 1814, in-8. — M"’ Laiargiî, Heures de prison, 1854, m-8. — Louis Blanc, Histoire de Dix Ans. — Moniteur de 1838. — Lksur, Annuaire historique pour 1838 (pp. 162 à 181 de L’Appendice).

G ROUX (Charles de), peintre français, né à Commines (Nord) en 1825, mort à Rruxelles en 1870. Cet artiste lit ses études à Bruxelles sous la direction de Navez et se fit remarquer par un talent sombre, triste, épris des sujets lugubres. Ses principaux tableaux, tous exposés en Belgique, sont : la Rixe au cabaret (1845) ; le Pèlerinage à Dieghem (1857) ; le Mercredi des cendres (1866). GROVE (Joseph), historien anglais, né dans le comté d’Oxford, mort à Londres le 27 mars 1764. 11 exerça avec succès la profession d’avoué. Lorsqu’il fut retiré des affaires il écrivit : The History of the life and limes of cardinal Wolsey (Londres, 1742-1744. 4 vol. in-8) ; Two Dialogues in the Elysian field betiveen cardinal Wolsey and cardinal Ximenes(il6i, in-8) ; The Lives ofall the caris and dukes ofDevonshire (1 764, in-8), etc. GROVE (Sir William-Robert), physicien anglais, né à Swansea (Glamorganshire) le 11 juil. 1811. Il étudia le droit à l’université d’Oxford, vint s’établir avocat à Londres et s’acquit bientôt une grande réputation, non comme juriste, mais comme physicien. Ses remarquables expériences d’électricité et de magnétisme le firent élire en 1840 membre de la Société royale de Londres, et, de 1841 a LS46, il professa la physique à l’Institut de Londres. II ne renonça d’ailleurs jamais complètement à sa première carrière : nommé juge à la cour des Common Pleas en