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GEORGES — GEORGIE

philosophiques tels que la création (’EÇajjjxspov), des traités de morale et de dogmatique, des hymnes, des épigrammes, mais la partie la plus remarquable consiste dans les trois poèmes où Pisidès a chanté les victoires d’Héraclius. Dans l’un, il raconte en trois chants les glorieuses campagnes de l’empereur contre les Perses ; le second célèbre le siège soutenu en 626 par Constantinople contre les Avares ; le troisième, intitulé l’Héracliade, exalte la victoire définitive d’Héraclius sur Chosroës. Cette triple épopée, qui n’est point sans mérite littéraire, a une importance historique plus grande encore : c’est une des principales sources du règne d’iîéraclius. Les œuvres complètes de Pisidès se trouvent dans Migne (Patr. grecque, t. XCll) ; les poèmes historiques sont publics dans la Byzantine de Bonn. C’est à tort qu’on a fait honneur à Georges Pisidès de la composition du fameux hymne ’AxâOiaTo ; écrit par le patriarche Sergius. Ch. Diehl.

GEORGES Scholarius (V. Gennarius).

GEORGET (Jean), peintre sur porcelaine et acteur français, né à Paris vers 1760, mort à Paris en 18^23. Elève de David, il cultiva la miniature ; puis il débuta au théâtre Feydeau, pour reprendre le pinceau et entrer, comme peintre sur porcelaine, à la manufacture de Sèvres. Il a reproduit (4820) François I er et Charles-Quint visitant les tombeaux de Suint-Denis, de Gros. On lui doit une collection de portraits de musiciens célèbres (4823), et une fort belle reproduction de la Femme hydropique, de Gérard Dou, laquelle a passé à l’étranger. GEORGETOWN. Port des Etats-Unis, sur la rive gauche du Potomac (district de Columbia). C’est un faubourg de la capitale fédérale, Washington, dont Georgetown n’est séparé que par un cours d’eau appelé Rock Creek ; 14,000 hab. en 1885.

GEORGETOWN ou DEM ERARA, l’ancienne Stabrock des Hollandais. Ch.-l. de la Guyane anglaise ; 30,000 hab., dont les deux tiers nègres, métis et coolies. Georgetown est située sur la rive droite du fleuve Demerara qui a, en cet endroit (à 2 kil. de l’embouchure), 2 kil. de largeur. Le port est sur ; mais, à cause de la barre de l’embouchure, il n’est accessible qu’à des navires de 3 à î m. de tirant d’eau. Le mouvement du port dépasse 500,000 tonnes, avec 2,000 navires. Un chemin de fer relie Georgetown à Berbice (Nouvelle-Amsterdam), traversant les plantations de canne et desservant les usines à sucre. Georgetown est la ville la plus importante de toute la région des Guyanes ; elle est construite dans le style uniforme des villes américaines, mais presque entièrement en bois et en brique. Située au milieu d’un beau paysage tropical oii dominent les palmiers, elle est d’un assez agréable aspect ; de plus, ses lignes de tramways, ses docks, sa gare de chemin de fer, l’animation de son port, rappellent, par plus d’un coté, nos villes européennes de troisième ordre. Georgetown manquait d’eau potable ; pour s’en procurer, comme on ne pouvait capter de sources qu’à de grandes distances dans l’intérieur, on a été obligé de creuser des puits artésiens qui fournissent aujourd’hui, en quantité suffisante, une eau de bonne qualité. La ville est protégée par le fort William. GEORGIE. I. Géographie. — Contrée de la Transcaucasie. Il faut distinguer la Géorgie, avec ses limites anciennes très étendues, de la Géorgie actuelle proprement dite, aux limites plus restreintes, à laquelle les Russes donnent plus particulièrement le nom de Grousie. L’ancienne Géorgie avait pour limites : au N., la chaîne du Caucase ; à l’O., la mer Noire ; à l’E., la mer Caspienne, et au S. les montagnes du Kurdistan. La Géorgie actuelle confine au N.-E. au Daghestan, au S.-E. au Chirvân, au S. et au S.-O. à l’Arménie russe, à l’O. à la Turquie d’Asie et au N. àl’Ossétie(V., pour les pays dits géorgiens, Imérétie, Gourie, Mjngrélie, etc., les articles spéciaux). fa division administrative actuelle date de 1808. La Géorgie est divisée en deux gouvernements : celui de Tiflis et celui de Koutaïs. Le gouvernement de Tiflis auquel, depuis 1882, on a adjoint le district de Sakataly, constitue la Grousie et comprend les provinces indigènes de la Kakhétie, du Karthli avec la Somkhétie et le Samtskhé ou Sémo-Karthli. D’après Strelbitzky, la superficie de la Grousie est de 44,607 kil. q. avec une population de 859,762 hab., soit 19 hab. par kil. q.

Géographie physique. — La Géorgie est un pays très montagneux et notamment le Karthli. Les vallées qui le sillonnent sont dirigées sensiblement du N. au S. en raison de la direction [dus ou moins méridiennale des contreforts de la grande chaîne. Les fleuves et les rivières, nombreuses, ont une chute rapide et coulent souvent dans de profondes entailles falaisées. Le cours d’eau le plus important de la Grousie est le Rowe ou Ghour des Arméniens, le Mtkwari des Géorgiens et le Koros des Grecs. Il prend son origine à la montagne de Bar Kbar, près de Koumourtou, se dirige vers le N. jusqu’à Akhaltzikh, puis à l’E. jusqu’au confluent de l’Aragoua où il reçoit, dès lors, le nom de Kour-ra ou Koura. II se réunit plus loin à l’Araxe, se dirige vers le S. et se jette, par différentes embouchures, dans la mer Caspienne aux environs de Saliane, à environ 460 kil. de Tiflis. Ses affluents sont nombreux ; ceux de la rive droite sont : le Chatf, le Thor, la Drama, la Tana, le Chaouli, le Thezam, la Kalfta ; ceux de la rive gauche : la Chola, les Pbrone, la Liagoua (près de Gori), formée de la réunion de la grande (Didi-Liagoua en ossétien) et de la petite (Zizil-Lechavi ) Liagoua, le Ksan, l’Aragoua (KaddedesOssétiens), formée de l’Aragoua blanche et de l’Aragoua noire. Cette rivière traverse un paysage sauvage et grandiose. La Kakbétie est traversée par l’Alasan et la ’fora. Celle-ci prend sa source au Borbalo, haute montagne de la chaine caucasique, et se jette dans l’Alasan, lui-même un affluent de la Rowe. Le climat est doux puisqu’il permet la culture du coton, du riz, de la vigne, du mûrier, du sésame, du tabac, etc. Dans certaines parties basses, l’oranger, le citronnier, le grenadier, l’olivier résistent aux froids de l’hiver qui peuvent atteindre 15° C. au-dessous de zéro suivant la région. L’été est souvent très chaud, comme à Tiflis, oii le thermomètre monte au delà de 30° C, ce qui a peut-être valu à cette ville son nom dérivé de tbili, c.-à-d. chaud en géorgien.

Le sol est généralement fertile, surtout en Kakhétie, le pays du vin par excellence. Malheureusement les procédés de fabrication laissent à désirer et le produit est difficile pour l’exportation. Le Samtskhé ou Akhallzikh se prête davantage à l’élève du bétail, de sorte que les ressources de la Géorgie relèvent de l’agriculture et de l’élevage. L’agriculture n’est pas à la hauteur de la fertilité du sol ni l’exploitation des vergers et des jardins. On cultive surtout le froment d’hiver, l’orge, parfois le seigle. L’avoine est remplacée par l’orge. Le mûrier est abondant et estimé autant pour ses fruits que pour son feuillage alimentant les magnaneries. Là, comme ailleurs, les éleveurs de vers à soie ont eu fortement à lutter dans les dernières années contre les maladies spécifiques de ces insectes. Les forêts sont moins belles et moins abondantes que dans la partie occidentale de l’isthme où nos essences forestières acquièrent une force et des dimensions extraordinaires, constituant, avec une flore exubérante, de véritables forêts vierges. Là aussi on cultive beaucoup différentes variétés et espèces de sorgho, ainsi que le maïs. Il est probable que la Géorgie est la patrie de quelques-unes de nos plantes cultivées. La faune domestique comprend le mouton stéatopyge assez bien soigné, ensuite lu buffle et le bœuf employés connue animaux de Irait, la chèvre, la vache, l’âne autour des villes ; le cheval, de petite race, mais solide, est réputé meilleur dans le Samtskhé ; le porc abonde à l’étal demi sauvage, et les musulmans sont obligés parfois de lui faire la chasse dans la forêt. La faune sauvage comprend l’ours, le loup, le chacal, le sanglier, le cerf, le touri ou bouquetin du Caucase, le renard, etc., et parfois, dit-on, le tigre. La faune ornithologique est assez pauvre, surtout en Kakhétie ; on trouve la perdrix, le pigeon ramier, la grive, le tarbi (Turdus roseus), grand amateur de sauterelles, etc.