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CÔRDOVA — CORÉE

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généralissime de l’armée du Nord. Il battit Moreno à Mendigorria (10 juil. 1835), mais à la suite de plusieurs échecs, il se démit de son commandement (1830). Dans les révolutions ultérieures, il oscilla entre les divers partis et finit par perdre tout prestige. Coopérateur du mouvement absolutiste de Narvaez à Séville (1838), il ne put tenir contre Espartero et dut se réfugier en Portugal où il mourut. G. P-i.

CORDOVA (Filippo), homme politique italien, né à Aidone, en Sicile, vers 181 "2, mort à Florence le 16 sept. 1868. Il fit son droit à Catane et exerça la profession d’avocat à Caltanisetta. Mêlé à toutes les conspirations libérales, il contribua puissamment à la révolution palermitaine du 12 janv. 1848. Economiste distingué et surtout orateur des plus brillants, il devint un des hommes les plus considérables du Parlement sicilien. Il fut ministre dos finances dans le cabinet Torrearsa (13 août) et prit des mesures énergiques pour subvenir aux frais de la guerre contre Ferdinand II. Mais, quelques mois après, ayant à subir les conséquences d’un emprunt forcé que la Chambre des communes avait voté malgré lui, il donna sa démission. Après la chute de la révolution sicilienne, il passa en Piémont. Cavour, alors directeur du Risorgimento, voulut l’avoir pour collaborateur. Il fut ensuite chef de section au ministère de l’intérieur. En 1860, lorsque Garibaldi fut maître de Païenne, Côrdova y retourna avec La Farina pour amener le dictateur à mettre sa politique enharmonie avec celle de Cavour et à presser l’annexion de la Sicile. Garibaldi, cédant aux influences mazziniennes, expulsa La Farina (7 juil.). Côrdova, resté seul, eut à soutenir des luttes très vives contre M. Crispi. Après l’annexion, il fut quelque temps chargé du département des finances sous la lieutenance générale du marquis de Montezemolo. Il entra au Parlement italien comme député de Caltagirone. Cavour le fit secrétaire général des finances (1 er avr. 1861). Ricasoli lui donna le ministère de l’agriculture et du commerce (juin 1861) ; Rattazzi, celui de la justice et des cultes (mars 1862), mais la maladie l’obligea bientôt à se retirer. Le 20 juin 1866, il reprit le portefeuille de l’agriculture dans le second cabinet Ricasoli, puis celui de la justice. Relie intelligence et ferme caractère, Côrdova eut des ennemis acharnés, mais encore plus d’amis dévoués. Il fut emporté par une maladie de couir. F. H.

CÔRDOVA y Aguilar (Gonsalvo demandez de), célèbre général espagnol, né en 1443 à Montillâ (près Cordoue), mort à Grenade le 2 déc. 1515. Fils du vaillant Diego de Côrdova, il fit ses premières armes contre les Maures, se distingua au combat de las Yegnas, où le roi Henri IV l’arma chevalier. Il entra au service de Ferdinand le Catholique, roi d’Aragon, et combattit pour lui contre Alphonse V de Portugal. Il décida la victoire de Toro (1476) (V. Castille et Ferdinand le Catholique). Il prit ensuite une grande part à la conquête de Grenade, remporta notamment la victoire de Lucena, où il prit Roabdil (1483). C’est lui que Ferdinand chargea de soutenir sa cause en Italie (1495). Il chassa les Français de l’Italie méridionale, acquit le surnom de « grand capitaine » ; le roi de Naples, Ferdinand II, le fit duc de Sant-Angelo. Il commanda ensuite une flotte qui débloqua Zante, assiégée par les Turcs, et reçut le titre de noble vénitien. Lorsque Louis Xli eut la fâcheuse idée de faire la conquête de Naples, de compte à demi avec Ferdinand le Catholique, celui-ci envoya Gonsalve de Cordoue avec une armée et une flotte ; cette trahison imprévue causa la ruine du roi de Naples ; Gonsalve s’empara de Tarente(1502). Bientôt eut lieu la rupture entre les Français et les Espagnols. Bloqué dans Barletta, Gonsalve eut beaucoup de peine à maintenir la discipline dans son armée ; il trompa les Français par des pourparlers, refusa de reconnaître le traité conclu ; attaqué séparément parles généraux français d’Aubigny et L. de Nemours, il les défit successivement à Seminara (21 avr. 1503) et à Cerignola (28 avr.). Il s’empara de Naples ; en déc. 1503 parai nue nouvelle armée française ; il ne put défendre le passage de Garigliano, mais attira son adversaire dans les marais de Minturnes, où l’armée française fut décimée par la maladie. Le 1 er janv. 1504, la capitulation de Gaëte consomma la conquête du royaume de Naples. Gonzalve en fut nommé vice-roi. Bientôt sa popularité porta ombrage au roi qui le rappela (1506). Il acheva sa vie obscurément dans la disgrâce.

Bidl. : Cronora del gran capitano Gonsalvo Hernandez de Côrdova ; Séville, 1582. — P. du Poncet, Hist. de Gonsalvo de Cordoue ; Paris, 1714.

CORDUS (Aulus Cremutius), historien romain (V. Cre-MUTIUS).

CORDUS (Junius), historien du iv e siècle. Il écrivit l’histoire d’empereurs peu connus, de Clodius Albinus à Maxime et Balbinus. Ses successeurs lui reprochèrent d’avoir accumulé des détails insignifiants sur ce que mangeaient les empereurs, sur leurs vêtements, le nombre de leurs esclaves, etc. (V. W. Teuffel, Litt. rom., § 381). CORDUS (Valerius) botaniste allemand, de son vrai nom Eberwein, né à Simtshausen (Hesse) le 18 févr. 1515, mort à Rome le 25 sept. 1544 ; fils du poète médecin Euricius Cordus. Il est surtout connu par son commentaire sur Dioscoridc (V. ce nom). Ses œuvres ont été publiées à Strasbourg (1569, in-fol.).

CORDYLOCRINUS (V. Platycrinus).

CORÉ (Myth.) (V. Perséphone).

CO RÉ, plus exactement Qorahh. Un lévite de ce nom lève l’étendard de la révolte contre Moïse lors de la traversée du désert ; il est englouti dans le sein de la terre ainsi que les siens (Nombres, chap. xvi). Par une contradiction assez singulière, Coré est encore dans les livres bibliques la tige d’un groupe de lévites, dits « fils de Coré », qui s’adonnent à la musique et a la poésie religieuses (•/ Chroniques, m, 33 et suiv. ; ix, 19 ; xxvi, 1 etsuiv. ; 2 Chroniques, xx, 19). En cette qualité, un certain nombre de Psaumes, notamment les n° 3 xlii etsuiv., leur sont attribués. M. Vernes.

COREAL (Francisco), voyageur espagnol, né, dit-on, en 1648, mort en 1708. On lui attribue une relation d’un voyage aux Indes occidentales, publiée à Paris (1722, 2 vol. in-12 avec cartes et grav.) ; elle eut du succès et il y en a plusieurs éditions, notamment une de Bruxelles (1736, 2 vol. in-8). Mais on doute fort de l’existence de François Coreal et de la réalité de ses voyages. CORÉE. I. Géographie physique. — Royaume du N.-E. de l’Asie, s’étend entre 33° 15’ et 42° 25’ lat. N. et 122° 15’ et 128° 30’ long. E. Ce royaume forme une presqu’île d’environ 130 lieues en moyenne de largeur qui s’avance entre la mer Jaune et la mer du Japon et ressemble quelque peu soit à la Floride, soit plutôt au Jutland renversé. Sa superficie, y compris Quelpart, est d’environ 218,192 kil. q. Le nom même de Corée est une transformation européenne du nom chinois Kao-li, prononcé par les Coréens Kô-rie et par les Japonais Ko-raï ; toutefois, depuis la dynastie actuelle qui date de 1392, le pays est désigné sous le nom de Tchao-sien (sérénité du matin) ; ce nom, également chinois, indique la position de la Corée par rapport à l’empire du Milieu, caractérisée davantage encore par l’appellation parfois usitée de Toung-Kouo, royaume de l’Est ; les Mandchous, voisins de la Corée, la désignent sous le nom de Sol-ho.

Limites. La Corée, qui forme une presqu’île, ne se rattache au continent asiatique que par le N. et le N.-E. Une partie de sa frontière au N.-E., du côté de la mer, est formée par la rivière Tou-men Kang ou Mi-kiang qui sépare la Corée de la province maritime russe et d’une partie de la Mandchourie ; le reste de la frontière entre la Corée et la Mandchourie chinoise est formé par les Chanalin (V. ce mot) et par l’ Am-no-kang ou Ya-lou-kiang qui se jette dans le golfe de Corée.

Côtes et lies. Sauf dans le N., ainsi que nous venons de le dire, la Corée, formant presqu’île, est baignée par la