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CORDEAU - CORDELIERS

dont elle était enduite ; c’est ce qu’on appelle battre la ligne droite. Quelquefois le cordeau est employé sur des surfaces courbes, surtout dans la construction navale, mais c’est pour obtenir une ligne «le la plus courte dislance entre deux points. Le cordeau est en laiue pour l’iquarrissement qui se t’ait à la foret et en coton grossier de 2 millini. de diamètre pour le sciage de long et l’exécution des travaux. Il est ordinairement enroulé sur une bobine qui tourne sur un axe dans lequel elle est enfilée ; un manche facilite l’usage de l’appareil. L. K. H. Pyrotechnie. — Cordeau Bickjord (V. Artifice, t. IV, p. 15).

CORDEBUGLE. Coin, du dép. du Calvados, air. de Lisieux, canton d’Orbcc ; 210 hab.

CORDEIRO (Antonio), historien et canoniste portugais, ué a Vngra (lie de Terceira) en 1641, mort à Lisbonne le 2 févr. 1722. Il étudia à l’université de Coïmbre et entra dans la compagnie de Jésus. On lui doit, entre autres, un ouvrage de mérite : Historia insulana dus ilhas a Portugal sugeitas no Oceano occidental (Lisbonne, 1717, in-fol. ; 2 e édit., 1866, 2 vol. gr. in-8). G. P-i.

CORDEIRO (Felisberto-Ignacio-Januario), publiciste et poète portugais, né à Lisbonne en mars 1774, mort à Lisbonne vers la fin de 1855. Fonctionnaire du gouvernement, il dut fuir au Brésil en 1810, pour avoir publié des pamphlets véhéments contre Napoléon. Il y exerça des charges publiques et ne rentra définitivement dans sa patrie qu’en 1830. Après un premier recueil de vers : Poesias de uni Lisbonense (Lisbonne, 1805), il fit insérer nombre de ses poésies dans des journaux et revues et les publia successivement en volumes : Obras poeticas ( Rio de Janeiro, 1827-1840, 8 vol. in-8). G. P-i. CORDEIRO (Luciano), littérateur et publiciste portugais contemporain, né à Mirandella le 21 juin 1844. Rédacteur du journal Revoluçâo de Septembre, il y publia nombre d’articles de critique d’art et de critique littéraire, réunis ensuite en volumes : Liuro decritica (Porto, 1869, 2 vol.) et Segundo Livra decritica (1871). Il fut un des fondateurs et le premier secrétaire de la Société de géographie de Lisbonne, et à ce titre il publia, en français, plusieurs travaux estimés : De la Part prise par les Portugais dans la découverte de l’Amérique, mémoire présenté au premier congrès international des Américanistes (1875) ; V Hydrographie africaine (1878), etc. On lui doit encore : Dos Bancos portuguezrs (Lisbonne, 1873) ; Viagens (1874-75, 2 vol.), Estros e palcos (1874) ; Soror Marianna (1888), etc. G. P-i. CORDELET (Louis-Auguste), homme politique français, né à Parigné-l’Evêque (Sarthe) le 17 janvier 1834. Maire du Mans depuis 1878, il a été élu sénateur de la Sarthe le 8 janv. 1882, après s’être présenté deux fois sans succès aux élections législatives (notamment en 1876 contre M. llaentjens). Il a été réélu en 1891. M. Cordclet appartient au parti républicain modéré.

CORDELIÈRE. I. Passementerie (V. Passementerie).

II. Art militaire. — On appelait cordelière aux xvn et xvin" siècles une partie du corps de l’épaulette des officiers supérieurs qui a été remplacée depuis par la torsade ou tournante. Les premières épaulettes des colonels étaient à nœuds de cordelières. Le règlement du 21 févr. 1779 remplace les cordelières par des cordes à puits. Les officiers supérieurs de la maréchaussée, puis ensuite de la gendarmerie, conservèrent les cordelières jusqu’à l’époque du premier Empire ; ils prirent alors l’épaulette à torsade. Les cordelières n’ont plus paru dès lors que sur les épaules des tambours-majors de certains corps privilégiés, encore n’étaient-elles pas réglementaires.

III. Histoire religieuse. — Ordre des Cordelières. Religieuses clarisses ou franciscaines. Nous les avons désignées sous le nom d’urbanistes, dans notre notice sur sainte Claire (V. ce nom). E.-H. V. IV. Art uéraldique. — La cordelière est un ornement irileli

extérieur de l’écu consistant en une sorte de cordon à nœuds entrelacés de lacs d’amour ; il est particulier aux femmes veuves, et sym-

bolise leur rentrée en

possession de leur li-

berté première ; on en

trouve l’usage à partir

de 1470. Ce fut Louise

de La Tour d’Auvergne,

veuve de Claude deMon-

tagu, qui la première

prit pour devise une

cordelière avec les

mots : Pay le corps

délié. Lorsque la veuve

se remarie, elle sup-

prime la cordelière dont

elle entourait son écu.

Quelquefois la corde -

Hère est employée comme meuble de l’écu, mais c’est une rare exception. — Cordon de La Eaucherie porte d’azur, à trois cordelières d’or, ce qui est une sorte d’armoirie parlante. V. Ordres. — Ordre de la Cordelière. Cet ordre fut créé, en 1498, par la reine Anne de Bretagne, veuve de Charles VIII, roi de France, en l’honneur des cordes dont le Christ fut lié pendant la Passion, et pour la dévotion qu’elle avait à saint François d’Assise, dont elle portait le cordon. Elle le conférait aux dames de la cour qui se distinguaient par leur chasteté et leur vertu ; elles prenaient alors le titre de Dames chevalières de la Cordelière et portaient comme marque distinctive un collier fait d’une corde de. soie à plusieurs nœuds. Il subsista peu de temps et finit par disparaître complètement. H. G. de G.

CORDELIERS. I. Histoire religieuse (V. Franciscains).

II. Histoire de la Révolution. — Club des Cordeliers. — Par décret du 21 mai 1790, sanctionné le 27 juin suivant, l’Assemblée nationale supprima les soixante districts de Paris, qui étaient devenus autant de clubs, et les remplaça par quarante-huit sections. Aussitôt, c.-à-d. en juil. 1790, les membres du ci-devant district des Cordeliers fondèrent une société populaire qui s’appela Club des Cordeliers, Société des Amis des droits de l’homme et du citoyen. Elle siégea d’abord dans l’église du couvent des Cordeliers, d’où la municipalité la chassa au commencement de mai 1791. Après avoir résidé un instant au jeu de paume du sieur Bergeron, rue Mazarine, la Société loua, le 28 mai 1791, au sieur Metzinger la salle dite du Musée, rue Dauphine (depuis rue Thionville, n° 105), et y siégeait encore le 22 frimaire an II. Mais nous voyons (Mon., XIX, 629) qu’en pluviôse an II elle s’était transportée dans la section de la Maison-Commune, au temple de la Raison (c’était probablement l’église Saint-Gervais, qui fut aussi temple de la jeunesse). Ses membres principaux furent Danton, Legendre, Marat, Fournier l’Américain, Momoro, Fabre d’Eglantine, Camille Desmoulins, Hébert, Desfieux, Anacharsis Cloots, Chépy, Peyre, Vincent, Fréron, etc. Leur politique fut de surveiller minutieusement les actes des ministres, du département, de la commune, et ils symbolisèrent cette surveillance par un œil, gravé en tète de leurs arrêtés. Les tendances les plus diverses, les plus opposées, se donnaient carrière dans ce club où siégeaient côte à côte des hommes d’Etat comme Danton, des hommes de main comme Fournier, des rêveurs comme Cloots. Mais tous étaient d’accord pour essayer de détruire le trône et l’autel ainsi que cette constitution dont les Jacobins étaient les défenseurs. Et cependant beaucoup de Cordeliers faisaient partie des Jacobins. Après la fuite à Varennes, la Société des droits de l’homme et du citoyen adressa à l’Assemblée nationale une pétition (signée Collin, président, Champion, secrétaire) pour demander la suppression de la royauté : « Nous vous conjurons, ou de déclarer sur-le-champ que la France n’est