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bio, lui sert de port. Fondée eu 1550 par Pedro de Yaldivia au S. de la baie qui a conservé son nom, la ville fut détruite par les Araucans, ravagée par des tremblements de terre et des raz de marée ; on la reconstruisit à l’intérieur en 1 76 i ; elle fut encore rasée par un tremblement de terre en 1S35 et resta quelque temps abandonnée. Elle est élégante, régulière et bien construite. Des voies ferrées la relient à ses ports de Talcahuano et Tome, aux villes de l’intérieur et à la capitale Santiago (V. la carte du Chili). II. Province. — La prov. de Coneepcion a 9,156 kil. q. et 182,724 hab. (en nov. 1885), soit 20 hab. par kil. q. Arrosée par le Biobio, elle jouit d’un climat tempéré et sain ; l’agriculture y est florissante ; les mines de houille (Lota, Coronel, Colrhura) occupent plus de 4,000 ouvriers.

C0NCEPC10N (Villa de la). Ville du Mexique, prov. et à 80 kil. 0. de Cliihuahua, à 1,960 m. d’alt., sur le haut Yaqui, près des mines d’argent de Jesus-Maria ; 4,000 hab.

CONCEPCION (Villa Real de). Ville de la république du Paraguay, sur la r. g. du fleuve de ce nom, à quelques kil. auN/de l’Ipanè ; 8,000 hab. Port d’embarquement de Vycrba-maté, ou thé du Paraguay, récolté dans les yerbales du N.-E. de la république. Cette ville a été le centre des dernières opérations des Brésiliens contre le dictateur Lopez en 1869 et 1870. R.-B.

CONCEPCION de Apolobamba. Ville de Bolivie, ch.-l. de la prov. de Caupolican, ancienne mission des franciscains. Commerce de cacao, coca, quinquina. CONCEPCION de la Vega. Ville de la république de Saint-Domingue, sur le Camu, à 85 m. d’alt. et à 6 kil. S.-O. de Santiago ; 9,000 hab.

CONCEPCION del Uruguay. Ville de la République argentine, dans la prov. d’Entre-Rios, sur la r. d. de l’Uruguay et au N. de l’Arroyo-de-la-China (ruisseau de l’Indienne), dont elle portait primitivement le nom. Fondée en 1778 par Rocamora. Ch.-l. du dép. de Coneepcion, et jadis capitale de la province, et résidence du général Urquiza, président de la Confédération argentine ; 11, 000 hab. (1888). Elle possède un collège renommé dans la République, tonde par Urquiza. R.-B.

CONCEPT (Log.). Aux intuitions et aux images, ou représentations sensibles toujours individuelles et se rapportant immédiatement à un objet, réel ou fictif, s’opposent les concepts ou notions. Les concepts sont : 1° des représentations générales : en effet, la particularité d’un concept (quelques, certains hommes indéterminément) ne se rapporte qu’à Vusage que nous faisons du concept ; et d’autre part, si on parle, comme Hamillon, de concepts d’individus (le concept Socrate, distinct de l’intuition et. de l’image de Socrate), on doit reconnaître qu’un tel concept se forme de plusieurs concepts généraux réunis et se limitant réciproquement ; 2° le concept, comme dit Kant, ne se rapporte à des objets qu’indirectement, au travers des intuitions particulières dont il est en un sens le résumé.

— Un concept est « une représentation générale de ce qui est commun à plusieurs objets, par conséquent aussi une idée susceptible d’entrer dans celle de plusieurs choses différentes». (Kant, Logique.) Par exemple, le concept d’homme contient en soi les caractères suivants : la raison, l’animalité, avoir deux pieds, etc. ; le concept de métal contient en soi certains caractères communs à tous les métaux ; et l’idée d’homme entre dans celle d’Européens, d’Américains, etc. ; l’idéo de métal entre dans celle d’or, de cuivre, etc. Ce qu’un concept contient en soi (les caractères) compose sa matière ou compréhension ; ce qu’il contient sous soi (ou les idées inférieures dans lesquelles il entre) forme sa circonscription ou extension ; et ce sont là deux quantités qui se comptent et varient en sens inverse ; l’une diminue quand l’autre augmente, puisque plus on demande de caractères communs, moins il y a de classes et de sujets qui les présentent réunis. On a un concept clair lorsque l’idée suffit pour distinguer son objet de tout autre ; distinct, lorsqu’on peut fournir une analyse des caractères qui le constituent (Descartes, Leibniz). Par conséquent deux ou plusieurs esprits peuvent avoir deux ou plusieurs concepts (ou façon de concevoir) sous le même nom et pour une même chose (V. Taine, De l’Intelligence ; Hume). La définition expose ce qui est contenu dans le concept, ou sa compréhension ; la division logique porte sur son extension ou ce qui est contenu sous lui (bien qu’on puisse répartir les éléments de compréhension ; exemple : l’homme physique et l’homme moral,

— l’homme, l’époux, le père, le citoyen). Les concepts, sous le nom à’universaux, ont donné lieu à la querelle des réalistes, nominalistes et concept ualistes (V. ces mots et Catégorie ; sur les diverses sortes de concepts et sur leur origine, V. Idée). P. Solquet.

Bidl. : Kant. Logique ; trad. fr., Paris, 1809. — J.-Stuart Mii.l, Philos, de Hamillon, trad. fr. ; Paris, 1869, Doctrine des concepts et du jugement. — Lachelier, De Nalura syllog. ; Paris, 1871.

CONCEPTACLE (Bot.). On désigne sous ce nom les cavités qui, dans les Fucus, renferment les organes reproducteurs. Ces cavités, creusées dans la substance même du thalle, sous la couche externe, sont d’abord closes et s’ouvrent ensuite à l’extérieur par un petit trou ou ostiole ; elles sont tapissées de longs )0s ou paraphy ses, entre lesquels sont les anthéridies ou les oogones, car les Fucus sont monoïques, parfois même dioïques. — On appelle quelquefois conccptacle le périthèce (V. ce mot) des Champignons-Ascomvcètes. W. Russell.

CONCEPTION. I. Physiologie (V. Fécondation). IL Jurisprudence. — La conception n’est pas seulement un fait physiologique considérable, c’est aussi un fait juridique des plus importants, soit au point de vue de l’état de l’enfant, soit à celui de ses intérêts péeutnaires. Etat. C’est l’époque de la conception qui détermine Vétat de l’enfant (V. ce mot) ; c’est d’après elle seule que l’on peut légalement le rattacher à celui qui parait être son père et fixer sa qualité d’entant légitime ou, au contraire, le réduire à celle d’enfant naturel simple ou même adultérin. Partant de cette vérité de bon sens que seul — en principe du moins, car nous verrons une exception fondée sur une pure fiction légale — seul, disons-nous, peut être tenu pour né en légitime mariage l’enfant dont la conception se place dans les limites mêmes de l’union conjugale, le législateur s’est trouvé en présence d’un problème des plus difficiles à résoudre. Le tait physiologique de la conception échappant à toute règle d’une certitude absolue, il lui était impossible d’en fixer l’époque autrement que d’une façon purement approximative, et par corrélation à la date de la naissance à la vie extra-utérine, seule donnée certaine de ce problème. L’époque de la conception ne peut être, en effet, au moins en l’état actuel de la science, qu’un fait de présomption, c.-à-d. l’induction tirée d’un fait connu, la naissance, à un fait inconnu, la conception. Pour que cette présomption ne laissât pas une porte ouverte à toutes les contestations, aux scandales qui sans cela surgiraient fatalement, dans certaines circonstances anormales, il fallait qu’elle fût sans réplique, équivalente à la vérité même, une de ces présomptions de la loi dites juris et de jure, contre lequelles aucune preuve ne peut être admise. A cet effet, le législateur, prenant les termes extrêmes indiqués par la science comme étant ceux des plus courtes et des plus longues gestations humaines, a placé la conception entre le 180 e et le 800 e jour qui précède la naissance. Cette solution juridique du problème a été, est et sera longtemps encore critiquée par la science pure qui n’en a pas, au demeurant, de meilleure à y substituer ; mais en fait, c’est là une vérité juridique qui s’impose, et contre laquelle ne pourrait prévaloir, dans telle conjoncture donnée, une démonstration scientifique, si solidement établie qu’on la puisse supposer. L’intérêt, la sécurité, la paix de la famille exigeaient qu’il en fût ainsi. Est donc réputé né du mariage, et par conséquent légitime, l’enfant dont la conception, remontant au moins à 180 jours avant