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suffisants dans l’ancien. Au moyen d’institutions sages et libres, elles peuvent être encore assurés aux sujets de votre Majesté, et la connexion assurée, par le lieu d’une origine, et les avantages mutuels peuvent continuer la liaison avec l’empire Britannique des vastes territoires de ses provinces de l’Amérique Septentrionale, et de la nombreuse et prospère population dont elles ne peuvent manquer de se remplir.


LE BAS-CANADA.

La place saillante que les dissensions du Bas-Canada ont, depuis quelques années, occupé aux yeux de la législature Impériale, l’état alarmant du mal indiqué ou occasionné par l’insurrection récente, et la nécessité absolue d’appliquer mes premiers efforts au rétablissement d’un gouvernement libre et régulier dans cette colonie particulière, dans laquelle il était entièrement suspendu, dirigèrent nécessairement mes premières recherches vers la province dont le gouvernement local avait été mis entre mes mains. La suspension de la constitution me procura un avantage essentiel sur mes prédécesseurs dans la conduite de mes enquêtes ; elle me soulagea non seulement du fardeau de discussions continuelles avec les corps législatifs, mais elle me permit de tourner mon attention des griefs allégués aux vrais griefs de la province ; de laisser de côté ces sujets de constitution temporaire qui par accident, ou par les intérêts et les passions des partis avaient pris une importance qui ne leur appartenait pas ; et sans égards pour les représentations des parties consentantes, de travailler à me rendre maître de la condition réelle du peuple et des vraies causes de la désaffection et de la souffrance. Ce fut aussi un grand avantage pour moi sous un rapport que les affaires ordinaires du gouvernement de la province fussent réunies aux fonctions de mon enquête. La routine des affaires administratives journalières mit devant moi sous un jour saillant et familier le fonctionnement des institutions dont j’étais appelé à juger. La condition du peuple, le système par lequel il était gouverné, me furent ainsi rendus familiers, et je me fus bientôt convaincu qu’il me fallait chercher dans la composition même de la société, et dans les institutions fondamentales du gouvernement, les causes du mal constant et étendu que j’apercevais.

Les discussions prolongées et diverses qui avaient existé pendant quelques années entre les partis opposés dans la colonie, et les représentations qui avaient circulé en Angleterre, avaient produit dans mon esprit, comme dans la plupart des esprits en Angleterre, une