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tant « principalement attribuable aux événement politiques, et aux changements dans l’administration coloniale en Angleterre qui en ont été la suite. » Je ne sais à quelle cause doit être attribué le délai qui produisit, à l’égard d’un autre bill, l’effet encore plus sérieux d’un doute sur sa légalité, après qu’il eut été considéré loi et suivi dans son opération comme tel. Ce bill[1] fut réservé ; et l’assentiment royal fut retardé si longtemps par pure inadvertance, que lorsqu’il fut renvoyé à la colonie avec la qualité d’acte, la question s’éleva de savoir si l’assentiment royal avait été retardé au delà des deux années allouées par la loi, et si, cet assentiment ayant été ainsi retardé, il était valide.

Un des plus grands de tous les maux provenant de ce système de gouvernement irresponsable, était le mystère qui cachait les motifs et les fins actuelles de leurs gouvernants, aux yeux des colons eux-mêmes. Les affaires les plus importantes du gouvernement se poursuivaient, non dans des discussions envers ou dans des actes publics, mais dans une correspondance secrète entre le Gouverneur et le Secrétaire d’état. Lorsque ce mystère était levé, c’était longtemps après que les doutes et les mésappréhensions avaient produit leurs plus mauvais effets ; et les colonies ont souvent été les dernières à apprendre les choses qui les concernaient le plus, par la publication des papiers sur l’ordre des Chambres du Parlement Britannique.

Le Gouverneur, ainsi, sujet à une légère responsabilité, et investi de fonctions si mal définies, se trouvait à la tête d’un système, dans lequel tous ses aviseurs et subordonnés avaient encore moins de responsabilité, et des devoirs encore moins définis. Disqualifié d’abord par le manque d’informations locales, et très souvent, subséquemment, par l’absence absolue de toute habitude dans les affaire du gouvernement civil, le gouverneur, à son arrivée dans la colonie, se trouvait dans la nécessité de prendre pour guides, sous beaucoup de rapports, les personnes qu’il trouvait en office. Dans aucun pays donc il n’existait de plus grande nécessité de faire une démarcation convenable des affaires de chaque officier public, et de soumettre chacun à une plus grande responsabilité. Maintenant, je n’exagère pas du tout le vrai état de la chose, lorsque j’avance qu’il n’y a pas de chef d’aucun des départements les plus importants des affaires publiques dans la colonie. Les pouvoirs limités du gouvernement local d’une colonie, obvient à la nécessité de pourvoir à quelques-uns

  1. La 9 et 10 Geo. IV, ch. 77. La période commença à compter de Mars 1839, et l’assentiment royal ne fut donné qu’en Mai 1841.