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Je connus la nécessité de la promptitude dans ma décision sur la plus importante des questions commises à mes soins, de très bonne heure après mon acceptation de la mission qu’il avait plu, à Votre Majesté de me confier. Avant de laisser l’Angleterre, j’assurai aux ministres de votre majesté que le plan que je suggérerais pour le gouvernement futur des Canadas, serait prêt pour le commencement de la prochaine session ; et quoique j’eusse pourvu à ce que, sous toutes les circonstances, les mesures que je pourrais suggérer pussent être expliquées et appuyées dans le Parlement par quelqu’un qui aurait participé à leur préparation, j’ajoutai qu’il n’était pas improbable que je croirais de mon devoir impérieux envers les provinces qui m’étaient confiées, de me trouver à mon siège dans la Chambre des Lords, pour expliquer mes propres vues, et appuyer mes propres recommandations. Ma résignation de la charge de Gouverneur-Général n’a donc en aucune façon précipité ma suggestion du plan qui me parait le plus propre pour régler la forme et la politique à venir du gouvernement des Canadas. Il m’a bien, il est vrai, empêché d’achever quelques enquêtes que j’avais instituées, dans la vue d’effectuer des réformes pratiques d’importance essentielle, mais cependant secondaire. Mais cet événement n'a nui en rien au principal de mes devoirs comme haut commissaire — celui de suggérer la constitution future de ces colonie, si ce n’est en ce que les circonstances qui l’ont accompagné a occasionné l'intrusion indue d’une affaire étrangère dans le temps qui restait pour la complétion de mes travaux.

En vérité, les affaires administratives et législatives qui demandaient journellement mon attention, pouvaient, avec difficulté, être expédiées par le travail le plus incessant de ma part, et de celle de ceux qui m’avaient accompagné d’Angleterre, ou que j’employai en Canada.

C’est dans ces circonstances et sous de tels désavantages, que ce rapport a été préparé. Il se peut donc que je ne présente pas un fondement aussi étendu et aussi complet que je l’aurais désiré, pour les mesures de vaste et permanente importance que le Parlement trouvera nécessaire d’adopter. Mais il embrassera tous les sujets qu’il est essentiel que Votre Majesté ait sous les yeux, et il montrera que je ne me suis pas contenté de développer pleinement les vices qui gisent à la racine des maux des provinces à l’Amérique Septentrionale, mais aussi que je suggère les remèdes qui, au meilleur de mon jugement, amèneront une cure effective.

Les mêmes raisons et les mêmes obstacles m’ont empêché d’annexer une plus grande somme de détails et d’exemples que, sous des