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térêt dans le gouvernement général, tel qu’il rend sage d’incorporer les deux Canadas, l’œuvre artificiel, qui dans le fait rendrait la partie inférieure du St Laurent le débouché d’une grande portion du commerce Canadien, et ferait d’Halifax en grande mesure un port de sortie pour Québec, Rendrait certainement de la même manière désirable que l’on étendit l’incorporation aux provinces qui seraient traversées par un tel chemin.

À l’égard des deux colonies moins considérables, l’Ile du Prince-Edouard et Terreneuve, je suis d’opinion, que non seulement presque toutes les raisons que j’ai données pour l’union des autres, s’appliquent à celles-ci, mais que leur petite étendue la rend absolument nécessaire, comme le seul moyen d’assurer une attention convenable à leurs intérêts, et de les investir de cette considération dont ils ont tant de raison de regretter l’absence dans les querelles qui arrivent tous les ans entre eux et les citoyens des États-Unis, par rapport aux empiétements que font ces derniers sur leurs côtes et leurs pêcheries.

Les vues sur lesquelles je fonde mon support d’une union étendue, sont depuis longtemps entretenues par des personnes dans ces colonies, à l’opinion desquelles s’attache la plus haute considération. Je ne puis, toutefois, m’empêcher de mentionner la sanction de pareilles vues par quelqu’un dont votre majesté, j’ose dire, recevra l’autorité avec le plus grand respect. Mr. Sewell, ci-devant juge en chef de Québec, a mis devant moi une lettre autographe à lui adressée par l’illustre et regretté père de votre majesté, dans laquelle il plût à son altesse royale d’exprimer son approbation d’un plan semblable, alors proposé par ce Monsieur. Personne ne comprenait, mieux les Intérêts et le caractère de ces colonies que son altesse royale, et c’est avec une satisfaction particulière que je soumets à l’attention de votre majesté le document important qui contient l’opinion de son altesse royale en faveur d’un tel plan : —

« Palais de Kensington, 30 novembre, 1814.

« Mon cher Sewell, — J’ai eu ce jour le plaisir de recevoir votre billet d’hier, avec son intéressant contenu ; rien ne peut être mieux arrangé que tout cela, et je ne puis rien observer plus parfait ; et lorsque j’en trouverai le moment propre, c’est pleinement mon intention de parler de cette affaire à lord Bathurst, et de mettre le papier entre ses mains, sans, toutefois, lui dire de qui il vient, quoique je le presserai de converser avec vous sur ce sujet. Permettez-moi cependant de vous demander, si ce n’a pas été par méprise que vous avez dit qu’il y a cinq chambres d’assemblée dans les colonies britanniques de l’Amérique du Nord ? Car si je