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migration dans les colonies de l’Amérique Septentrionale de Votre Majesté : —

M. Buchanan, l’agent en chef des émigrés à Québec, dit : « Je n’ai reçu aucune communication de l’agent-général de l’émigration et, « les instructions que j’ai mentionnées réglant les procédés de mon office, ne contiennent, je conçois, aucunes directions spéciales quant aux devoirs que j’ai à remplir. En effet elles n’ont pas été du tout adressées à mon bureau. Je suppose qu’elles furent transmises, à mon prédécesseur, afin qu’il prit connaissance des vues du gouvernement métropolitain sur ce sujet. » Il peut y avoir eu des instructions spéciales pour guider l’agent des émigrés, mais je n’ai connais aucunes. J’ai toujours moi-même suivi la routine que j’ai trouvée établie. »

Le Dr. Skey dit : « Un émigré pauvre en arrivant dans cette province n’a généralement rien du tout, ou une très petite somme dans sa poche ; il entretient les idées les plus erronées sur sa perspective dans ce pays-ci ; il s’attend à avoir de l’emploi immédiatement et constamment avec de forts gages ; il ignore entièrement la nature du pays, et les lieux où il y a le plus d’ouvrage, et les meilleurs moyens d’obtenir de l’emploi. Il est débarqué du vaisseau, et avec son apathie et son manque d’énergie, il languit aux environs des quais, attendant qu’on lui offre de l’ouvrage, ou s’il obtient de l’emploi, il calcule sur sa permanence et se trouve désœuvré au commencement de l’hiver, lorsqu’il y a peu ou point de travail dans cette partie du pays, et sans aucunes provisions pour les besoins d’un hiver Canadien. De cette manière les émigrés s’accumulent souvent à Québec vers la fin des étés, encombrent la ville de pauvres, et deviennent la charge la plus onéreuse aux fonds charitables du public.

M. Forsyth dit : « L’émigration a fait des progrès depuis quelques années quant à ce qui regarde les malades pauvres et ceux qui ne sont nullement secourus par la société des émigrés et par les fonds prélevés en vertu de la taxe des émigrés ; mais à l’égard de la grande masse des émigrés, les malheureux résultats d’un manque total de système sont aussi sensibles que jamais. Les grands maux qui ont existé jusqu’ici doivent leur naissance au manque de système et particulièrement au manque de moyens convenables d’informations, de conseils et de protection. Ce manque d’informations donne nécessairement un caractère indécis à leurs mouvements. Incapables d’obtenir aucune information sur les meilleurs moyens de s’avancer dans cette province, ils se dirigent sur Toronto et trouvent là le même besoin ;