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six semaines, et la plus longue de huit ans environ. Dans le cas de six semaines on usa d’une diligence plus qu’ordinaire. J’obtins du gouverneur un ordre pour une référence spéciale pour ma patente de préférence à toutes les autres qui se trouvaient alors dans les bureaux. La période moyenne pour compléter un titre, après que l’achat a été complété par le paiement de tout le prix d’achat, est 15 grands mois. Je suis convaincu que le système actuel est un empêchement sérieux à l’établissement du pays ; et qu’aucune mesure étendue à cette fin ne pourra bien opérer à moins qu’on ne simplifie le mode d’obtenir les titres après l’achat. L’expédition immédiate du titre est ce qu’il faut pour encourager les acquéreurs et prévenir l’incertitude et le mécontentement. Des acheteurs m’ont chargé de demander le remboursement par la Couronne de leur prix d’achat, à cause du délai qui arrivait. Le présent système est si profitable aux agents, que, parlant comme agent, je serais fâché de le voir abolir. Un des inconvénients pour le public est la nécessité d’employer des agents qui connaissent les labyrinthes par lesquels il faut que chaque référence passe. »

Le principal agent pour les émigrés dans le Haut-Canada, expose comme suit les résultats de cette mal-administration générale : —

« Les principaux inconvénients auxquels sont sujets les colons dans un nouveau township résultent de la paucité de la population. Un township consiste en 80,000 acres de terre ; un septième est réservé pour le clergé et un septième pour la Couronne ; conséquemment il reste cinq septièmes à la disposition de la Couronne, dont une grande partie est prise par les octrois faits au U. E. Loyalists, aux miliciens, officiers et autres ; la très grande partie de ces octrois restent incultes. Ces étendues de terres incultes placent le défricheur dans un état presque décourageant ; il peut à peine espérer de voir, de son vivant, son voisinage contenir une population suffisamment dense pour supporter des moulins, des écoles, des bureaux de poste, des églises, des marchés ou des boutiques, et sans ces choses la civilisation rétrograde. Dans de pareilles circonstances les colons ne peuvent ni ouvrir les chemins, ni les entretenir quand même le gouvernement en ferait ouvrir. Les inconvénients résultant du manque de chemins sont très grands, et se comprendront mieux par un exemple qui vint à ma connaissance en 1834. Je rencontrai un colon du township de Warwick sur les Plaines de Caradoc, revenant du moulin à farine de Westminster, avec la farine et le son de 13 minots de blé ; il avait une paire de bœufs et un cheval attelés à sa voiture et avait été absent neuf jours, et il