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LE MANDARIN.

— D’après ce système, demanda le jeune Chinois, qui nous gouverne, qui nous détruit ?

— La loi.

— Qu’entendez-vous par ce mot ?

Le matérialiste répondit :

— Les causes de l’activité universelle ne se peuvent saisir que partiellement, chacune des puissances mises en jeu ayant pour mission de provoquer le jeu d’autres puissances, lesquelles tendent vers une action toujours fuyante. La matière est éternelle, c’est-à-dire qu’une force ne peut être engendrée que par l’évolution d’une force préexistante. Le progrès est indéfini, c’est à-dire qu’un phénomène amène fatalement une série de phénomènes nouveaux, supérieurs en raison de leurs complications et de leurs engendrements. Or, chaque jour, le champ de l’observation se trouve envahi, et il faut a l’esprit humain des points de repère. Notre faible entendement a besoin, pour s’assimiler des études et profiter de ses découvertes, d’une foule de précautions. Exemple ! Lorsque nous percevons un phénomène, notre premier soin est de chercher