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LE MANDARIN.

discuter ; mais sa science est telle qu’il exerce sur la jeunesse de nos écoles un ascendant irrésistible, et que ses affirmations deviennent des articles de foi. Il a des disciples fanatiques et provoque d’ardentes contradictions. Hors cela, le respect qu’on a pour son talent, pour son caractère, pour sa personne, est universel.

— Quel jour irons-nous voir ce philosophe extraordinaire ?

— Aujourd’hui même et à l’instant si vous le désirez. Didier, en sa qualité de matérialiste, est l’homme du monde le plus constamment visible. Je l’ai d’ailleurs fait prévenir de notre prochaine visite.

— Partons ! dit le mandarin.

Les deux amis sortirent de l’hôtel et se dirigèrent vers l’habitation de Didier. Quelques minutes plus tard, ils pénétraient dans un petit salon encombré de richesses minéralogiques, de livres et d’objets d’art de toutes sortes.

Lorsqu’ils entrèrent, un homme se leva et vint à leur rencontre ; son extérieur doux et simple plut dès l’abord à Pé-Kang.