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LE MANDARIN.

tristement Durand. La lecture de ce livre, au contraire, me cause un véritable malaise physique. Ce mélange de réalité scientifique et d’idéalisme illuminé m’impressionne douloureusement. Je n’aperçois derrière un tourbillon de mots éblouissants que chair et que décomposition. Si vous venez parler de régénération, pourquoi vous préoccuper autant de la maladie qui est un état accidentel, et si peu de la santé ? La femme du monde est malade généralement, je le reconnais ; mais la petite bourgeoise, la fille du peuple, la campagnarde ont plus de santé : elles travaillent ! Ne vaudrait-il pas mieux prêcher le travail que l’oisiveté, mère de tous les maux ?

Mais voici un chapitre qui répond à mon interrogation. J’y apprends que la femme ne doit point travailler ; et cela, en vue de la génération. Depuis quand la physiologie enseigne-t-elle que les oisives donnent au pays des fils plus vigoureux que les travailleuses ? La femme est malade, dit-on ! Oui, des femmes sont malades, et des hommes le sont aussi ; mais, dans un milieu fa-