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LE MANDARIN.

Plus loin le descendant de Koung-Tseu ajouta :

— Votre moraliste français affirme, comme mon aïeul, que la femme est née pour l’agrément de l’homme. Les missionnaires chrétiens sont aussi d’accord avec nous sur ce point. Que me disait-on ? Chacun abuse ici de mon ignorance. On m’assurait dernièrement qu’en France vous souteniez l’égalité de l’homme et de la femme.

— Pour ceux qui ne s’inquiètent pas des données religieuses, repartit Durand, la question se tranche d’elle-même. Sans remonter aux mystères des causes, nous voyons que la femme est aussi nécessaire que l’homme à la reproduction de l’espèce, et que partout, excepté en Chine, nulle impossibilité intellectuelle et nulle difformité physique n’entravent son action dans nos relations. Quelques natures honnêtes se disent qu’il serait bon de reconnaître en principe l’égalité de la femme, qui se prouve surabondamment chaque jour par les faits. Ceux qui prêchent les théories de servitude sont d’ail-