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LE MANDARIN.

rêterait pas l’éternelle curieuse ; elle irait d’un pied léger courir après les énigmes, niant sa souffrance et imposant autour d’elle sa fiévreuse volonté.

À l’homme les spéculations inquiètes, à la femme la douce paix du foyer ! Voyez-vous, mon ami, cette frêle créature débattre un marché sur les places publiques, en butte aux insultes des commerçants jaloux, des serviteurs et de la populace ! Nous avons compris depuis longtemps que l’inaction des femmes était fatale chez les peuples civilisés, et nous leur avons brisé les pieds. Depuis, nous sommes parvenus à leur faire entendre que cette difformité devenait leur plus grand charme ; elles l’ont cru, et tout est bien !

Je veux traduire ce livre, ajouta le mandarin ; je le sens et je l’apprécie on ne peut mieux ; il me semble écrit pour nous.

— Je commence à le soupçonner, dit Victor Durand.

Et il reprit sa lecture.

— Encore une image ! fit bientôt Pé-Kang.