Page:Lambert - Le Mandarin.pdf/64

Cette page a été validée par deux contributeurs.

51
LE MANDARIN.

— J’aime à vous voir, reprit Pé-Kang ; votre affection m’est douce et chère. Je trouve dans l’amitié étrangère certains mystères qui attirent mon âme curieuse.

Celui que Pé-Kang accueillait ainsi s’appelait Victor Durand. C’était un jeune littérateur dont les études se portaient de préférence vers les choses chinoises. Il venait de publier le récit d’un voyage en Chine. Le petit-fils de Koung-Tseu l’avait trouvé très-empressé et s’était attaché à lui.

— Je vous apporte un livre tout frais éclos, dit le visiteur ; nous allons le lire ensemble. L’auteur est un historien célèbre, qui s’avise, m’assure-t-on, d’enseigner la pure morale des temps passés avec les paroles du siècle. Il pleut ; l’agitation s’est calmée au dehors ; recueillons-nous et jugeons. Ce livre a pour titre l’Amour !

— J’écoute avec mon cœur, dit Pé-Kang.

À peine Durand eut-il lu les premières pages de l’introduction que le mandarin l’interrompit.

— Si ces observations, dit-il, sur l’influence des narcotiques et des spiritueux qui « obscur-