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LE MANDARIN.

tent des crimes que notre morale comme la vôtre flétrit sévèrement.

D’ailleurs, nous recueillons aussi les enfants trouvés dans des hospices ; et tous ceux qui ont visité notre pays doivent savoir que nous avons mieux qu’aucun autre peuple assuré la liberté de l’enfant. Nos lois et nos mœurs peuvent fournir mille preuves de ce que j’avance[1].

Pourquoi ne pas juger la Chine par son histoire ? On y verrait que le roi Ko ayant mis à mort un enfant du peuple, Kang, pour venger cette mort, lui déclara la guerre et le chassa de son royaume.

Confucius dit qu’un petit enfant est plus respectable qu’un homme qui n’a commis que des actions vulgaires.

— Au fait, dit quelqu’un, peut-être jugeons-

  1. Un missionnaire donne l’explication de l’erreur qui s’est accréditée en France à propos de l’infanticide dans le Céleste Empire. « Les funérailles, dit-il, nécessitent de grands frais, et les pauvres gens qui n’ont pas le moyen d’ensevelir leurs enfants les exposent, après la mort, autour des villes et sur le bord des fleuves. »