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LE MANDARIN.

puisqu’on y pratique constamment le respect de l’enfance.

Et il écrivait : « En France on ne tue jamais les petits enfants ! »

Or, un jour que le mandarin assistait à une audience de la cour d’assises avec quelques personnes de sa connaissance, il vit s’avancer vers les juges une jeune femme pâle et craintive.

— De quel crime accuse-t-on cette vierge ? demanda-t-il.

— D’infanticide.

— Un infanticide, en France !

— Comment ! mais il y en a tous les jours.

— Que me disiez-vous alors ? Pourquoi nous accuser ? Voilà qui me surpasse ! Quelle déloyauté ! Vous commettez les mêmes choses méprisables et haïssables, et vous osez nous accabler de votre haine et de votre mépris ! Peut-on être aveugle et injuste à ce point !

Quelques mois après cette scène, Pé-Kang apprit qu’un souverain voisin de la France venait d’enlever un enfant à sa mère ; qu’aux larmes de cette mère la France entière s’était émue,