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LE MANDARIN.

notre pays les, orphelins sont placés sous les regards du fils du ciel. La triste destinée t’a de bonne heure séparé de tes bien-aimés parents, et l’Empereur a daigné les remplacer. N’oublie point, Pé-Kang, que sa tendresse et son indulgence ont été sans bornes pour toi. Afin de satisfaire tes impatients besoins d’étude, il a, bravant nos coutumes, autorisé tes voyages en pays étranger. Que ton obéissance égale sa bonté ! L’Empereur témoigne le désir de te revoir ; distribue tes présents d’adieu à ceux qui t’ont montré de la sympathie, et reviens.

« Permets-moi, Pé-Kang, de te donner un conseil. Garde-toi, lorsque tu seras de retour, de louer mal à propos les barbares. Souviens-toi de Y-King ; son amour pour les étrangers l’a perdu !

« La dureté, l’arrogance, l’entêtement des barbares nous rendent peut-être injustes envers eux : leur conduite a aigri nos cœurs ! Mais comment jugerait-on les autres, si ce n’est avec ses passions ?

« Leurs moyens de destruction sont supérieurs aux nôtres, nous ne pouvons le nier ; et leur