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LE MANDARIN.

de Koung-Tseu, ce fut l’arrangement du troisième ; il saisit Didier par les épaules, et lui jeta dans l’oreille ces mots palpitante :

— Il est Chinois !!!

À l’extrémité de cette dernière pièce, un homme, soulevant d’une main une portière de velours d’un rouge ardent, apparut aux yeux de Pé-Kang. Il portait le costume des alchimistes du moyen âge ; son front était large et puissant ; ses yeux, d’un gris verdâtre, s’attachaient sur toutes choses avec une fixité étrange. À voir ses moustaches relevées en pointes, sa haute taille et son air martial, on eût dit quelque chevalier de Malte déguisé en sorcier. Il paraissait difficile de lui donner un âge précis.

Le cabinet du Solitaire, éclairé seulement par des vitraux rouges, avait un aspect lugubre ; une longue table en bois d’ébène sculpté, quatre bibliothèques en tout semblables à la table, le fauteuil du maître, quelques tabourets épars, un grand sablier, composaient le sombre ameublement de cette pièce ; sur la cheminée, des