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LE MANDARIN.

l’ordre et le mouvement. Je trouve la France aussi bien gouvernée que la Chine, et d’après les mêmes principes. Je ne la vois point tiraillée par des factions qui détruiraient sa tranquillité à l’intérieur et son influence au dehors. Plus d’oiseuses discussions dans les lieux publics, de celles qui amènent la diversité des opinions, l’incertitude, partant le trouble et les crises sociales. Les individus rejetés dans le cercle des activités industrielles et scientifiques agissent dans un but de bien-être général, moins étendu à coup sûr, mais plus immédiat et plus certain.

« Un centre intelligent, ajoutait le mandarin, acquiert, par la concentration, des puissances multiples, et distribue ses énergies sur les provinces. Le rayonnement est infini. Un groupe supérieur à la masse entraîne d’un mot celle-ci dans la voie du progrès.

« Je n’emporterai de France, continuait le petit-fils de Koung-Tséu, aucune vérité morale, car la feuille de bambou les contenait toutes ; ni une vérité politique, car la France gouvernementale ressemble à la Chine, et le fils du ciel