Page:Lambert - Le Mandarin.pdf/179

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

166
LE MANDARIN.

leurs études terminées, des jeunes gens, choisis parmi les plus intelligents, fussent envoyés en France, et revinssent au bout de quelques années avec le titre de professeur.

Il confia tout d’abord ce projet à son ami le Chinois qui composait un dictionnaire. Encouragé par lui, il communiqua ses intentions au directeur des écoles publiques de Péking, ajoutant qu’il entendait supporter tous les frais de cette fondation.

Le directeur des écoles publiques lui répondit :

« Si les rapports entre la France et la Chine continuent de s’aigrir, l’empereur refusera de laisser des sujets chinois à la garde de ses « ennemis, tandis qu’au contraire si les hostilités cessent, nul ne s’opposera au dessein que forme un petit-fils de Koung-Tseu, et qui a pour but la glorification du Céleste Empire. »

Quelques bonnes âmes voulurent initier Pé-Kang aux passions de la politique. On le trouva dédaigneux. Là, mieux qu’ailleurs, il sut tirer parti de son ignorance des traditions, pour se soustraire au danger de l’enrôlement.