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LE MANDARIN.

d’imprimer sur le corps de la femme la marque de son esclavage.

Je ne puis, moi, songer sans souffrir à la femme chinoise, que Dieu a créée belle et gracieuse comme nos femmes, et qui traîne lourdement ses pauvres pieds mutilés. Je rêve pour elle des vengeances sans fin, que justifieront quatre mille siècles de tortures. Les temps vont venir des représailles féminines, et elles seront terribles. Nous irons apprendre aux vierges chinoises qu’elles sont supérieures à tous les magots de chair et de porcelaine ; qu’elles sont libres d’échapper à leur autorité féroce ; libres d’accourir dans les bras de leurs libérateurs, qui seront des esclaves soumis. Combien de temps faudra-t-il à l’Europe pour absorber la Chine ? un demi-siècle, grâce à la femme chinoise ; — et la race jaune disparaîtra !

Si je m’expliquais davantage, vous Lefranc, et vous Didier, et vous-même monsieur, si vous êtes intelligent, ajouta-t-il en s’adressant au mandarin, vous tomberiez tous d’accord avec