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LE MANDARIN.

de Confucius qui a fort peu moralisé les Chinois.

— Vous croyez donc les Chinois bien pervertis ? demanda Pé-Kang.

— Je les déteste, répondit Davenel avec le plus grand calme.

Chacun se regarda. Didier et Lefranc bondirent sur leur chaise. Le mandarin repartit :

— J’ai lu dans une œuvre a laquelle vous prêtez le concours de votre talent, des appréciations si étranges sur nos mœurs et sur notre caractère, que je ne m’étonne point que vous nous détestiez.

— Voici pourquoi je déteste les Chinois, répliqua Davenel en s’animant. C’est un peuple rachitique, sans force et sans beauté, qui n’a de grand que son égoïsme. Ni ses arts ni sa morale n’ont eu la puissance de le sortir d’une triste phase de l’humanité qui n’aboutit à rien, le patriarcat. Confucius, dont vous me vantez la supériorité, autorise lui-même cette rage du trafic qui a de tout temps dégradé l’esprit chinois.

— Comment donc ? s’écria Pé-Kang.

Davenel repartit :