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LE MANDARIN.

À notre époque, la courtisane, c’est la femme libre. Il y a lutte entre l’amour de la rue et l’amour du gynécée. Le théâtre glorifie la cour tisane ! il faut applaudir à cette glorification. Le roman ridiculise l’homme qui oblige la femme à rester ménagère ! laissons le roman poursuivre son but. Ce que nous devons blâmer sans relâche, ce sont ceux qui, comme Jean-Paul et monsieur Michelet, veulent ramener la femme au gynécée. Prenons garde ! Athènes et Rome sont mortes parce qu’en face de manifestations semblables elles ont refusé d’émanciper la femme, et le christianisme n’a vécu que parce qu’il semblait réaliser les timides désirs des temps passés.

— Par mon aïeul ! s’écria le fils de Confucius, je ne sais ce qu’on gagnerait en France à exalter le mérite des femmes. Je me demande jusqu’où s’étendraient leurs prétentions et leur crinoline ?

Eh ! mon ami, vous qui applaudissez à la littérature actuelle, que pensez-vous de cette mode ?

— Je traite la question en riant, répondit Durand, mais j’y applaudis encore. En ces temps