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LE MANDARIN.

qu’elle fatiguait le malade, et il demanda la permission de la remplacer. Sa proposition fut accueillie avec reconnaissance. Le descendant de Confucius s’établit au chevet de Didier et le soigna avec beaucoup de douceur et de dévouement.

Durant les longues heures qu’ils passèrent ensemble, ces deux hommes, nés à des distances infinies et venus de deux points opposés, reconnurent l’un dans l’autre mille tendances analogues, mille aspirations communes.

Rien de plus instructif pour le jeune Chinois que ces entretiens. Grâce à Didier, chaque jour des horizons nouveaux se déroulaient aux regards de Pé-Kang ; des routes inconnues s’ouvraient devant lui ; sa raison seule, toujours évoquée, le guidait dans la voie droite.

On lut et relut les vingt et un préceptes de la feuille de bambou. Après chaque lecture, Didier concluait à une morale unique et absolue autant que peut l’être une abstraction consacrée par les faits vivants.

— La morale de Confucius ne détruit-elle