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ter attentivement, dans un religieux silence, raconter des histoires du temps passé.

Des histoires de naufrages suivies d’aventures extraordinaires, qui figeaient d’horreur les auditeurs, aux récits des souffrances endurées ; des récits de petits diables malfaisants qui faisaient blêmir les jeunes enfants, puis trépigner de plaisir, lorsque, rendus à la fin, ils voyaient la manière dont ils avaient été roulés par ceux qui, regrettant leurs fautes, prenaient de bonnes résolutions pour s’éloigner du mal et faire le bien : des légendes de hautes moralités parlant de la fierté nationale, et qui souvent portaient à accepter la souffrance pour la Foi de son Dieu.

Enfin, tante Rose était pour tous une véritable mère, et Jean lui avait voué une telle affection qu’il en était presque venu à oublier ses vieux parents qu’il avait quittés.

Tout marchait pour le mieux. Jean avait trouvé un emploi rémunérateur. La tante Rose avait justement deux chambres de libres qu’elle s’était empressée de mettre à la disposition de Jean et de son épouse, qui dans ce milieu écoulaient des jours heureux.