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pur, embaumé. Il admirait les belles rues larges, droites, allant du sud au nord et de l’ouest à l’est, les nombreux terrains où l’enfance prenait ses ébats. Les Canadiens-Français surtout ne pouvaient s’empêcher de remarquer avec orgueil les monuments religieux érigés par les compatriotes pour la gloire du saint nom de Dieu ; que tous ces temples canado-américains faisaient face au soleil levant, semblant chanter sous l’œil d’or, la foi, l’espérance et l’amour du « Je me souviens toujours. »

Un autre sujet de contentement pour Jean et son épouse d’avoir choisi cette ville entre beaucoup d’autres, ce fut le sympathique accueil dont ils furent l’objet et de la part de Tante Rose et des autres parents.

C’est que la chère tante était bien toujours la même, avec ses beaux yeux noirs remplis de douceur et de tendresse qui se reflétaient sur tout son entourage. Ses cheveux avaient blanchi, mais cela ajoutait un charme de plus à cette figure toute de candeur, et de prévenante bonté. Elle était toujours la même, toujours prête à rendre service et par ses bons conseils et par son encouragement à faire le bien.

Charitable, et d’une piété à toute épreuve, elle possédait aussi le don de raconter. Toujours, en toute occasion, elle savait intéresser, elle avait un bon mot de foi naïve, que dans son cœur de mère canadienne et de femme chrétienne elle savait placer pour démontrer la bonté de Dieu.

Que de bonnes et charmantes veillées, où les parents rassemblés passaient des heures entières à l’écou-