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Jean dit : « J’ai vu une toile d’araignée dans le jardin, elle pendait attachée à un gros fil à une branche d’un pommier, un autre fil semblable retenu du pommier à un poteau traversait la toile en plein centre de droite à gauche, deux fois j’ai brisé la toile, le lendemain je retournais voir, une autre toile remplaçait la première. »

« Oui, mes enfants, dit tante Rose ! il faut admirer le travail incessant de la petite araignée, qui produit par elle-même la matière pour se faire un asile, il faut encore prendre exemple sur l’araignée pour son courage et sa persistance, car sa toile vient-elle à se briser elle recommence, cinq fois, dix fois et plus pour refaire sa toile endommagé par le vent ou la main d’un petit homme prêt à bâtonner les méchants sorciers mais ne pense pas mal faire en brisant la toile d’une petite araignée sans défense. »

Tous les regards se fixèrent sur Jean qui rougissait mais ne souffla mot.

« C’est assez pour ce soir, conclut tante Rose, tâchez de bien reposer cette nuit et demain vous penserez à l’araignée, pour être plus tard, comme elle, travaillants et remplis de courage ; ce sont avec ces qualités que vous filerez la toile de satisfaction qui rend le cœur heureux. Bonsoir et espérons qu’on pourra se rencontrer bientôt. »

« Bonsoir, bonsoir, tante Rose ! » dirent les enfants regrettant d’être obligés de se retirer.