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chanceux ; ces mouches renommées si fines, si intelligentes viennent d’elles-mêmes se livrer pour aider à ma subsistance. Me voilà avec une demeure et de quoi me faire vivre en abondance. »

Et l’araignée était toute joyeuse et satisfaite de ce qui lui arrivait.

***

L’araignée mangea une mouche, puis alla se reposer. Ce ne fut pas long car elle était travaillante et revint bientôt se filer une corde pour descendre et se promener dans la place. Comme elle commençait à filer sa corde, elle s’arrêta tout à coup, saisie d’une peur terrible : un bruit épouvantable se faisait entendre au-dessous d’elle. Vite elle remonte et va s’enfoncer toute tremblante d’effroi dans sa petite cachette. C’était le chat de la maison qui venait d’attraper une petite souris qui était la cause de tant de tapage. Puis n’entendant plus rien, curieuse, elle se hasarde voir qui avait pu produire ce fracas. Elle aperçoit le chat dans un coin qui achève de manger la petite souris. Ah ! ah ! dit-elle, voilà qui va me procurer du divertissement.

Et l’araignée est toujours de plus en plus joyeuse et satisfaite.

***

Pour deux jours l’araignée vécut heureuse, jouissant du fruit de son travail et de sa vigilance. C’était un samedi matin, après avoir mangé sa mouche, elle était retournée se reposer dans sa cachette.