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dansantes, je pourrai avec le temps entraîner le jeune homme à prendre part aux veillées de nuit, toutes de plaisirs et de perditions. Si dans trois jours, je réussis à le faire jouer, j’aurai gagné la partie et le temps fera le reste. »

***

Le lendemain, l’oncle partit en ville pour acheter un violon qu’il choisit dans ce qu’il y avait de mieux. Comme la ville était à une assez longue distance, il fallut trois jours à l’oncle pour faire le trajet aller et retour. Le soir, le diable fit son apparition, comme la première fois, dans un coup de vent et par les mêmes paroles :


Je suis le prince Sacripan
Je fais la grêle et le vent,
La pluie, les éclairs et le tonnerre
M’accompagnent sur la terre.


L’oncle lui répondit d’un ton bourru et avec des imprécations : Tiens ! voici le violon demandé qui me coûte les yeux de la tête ! Tâche de réussir au plus tôt possible. »

Le diable fit promettre à l’oncle qu’il ne se montrerait pas en public tant qu’il n’aurait pas eu d’autres nouvelles, et s’emparant du violon, il disparut dans une bouffée de fumée noire.

Le lendemain matin, à bonne heure, le diable sous la figure de l’oncle, le violon sous le bras, se présenta chez les parents de l’enfant. Le père et la mère étaient occupés au jardin, l’occasion était propice et le