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« Mes petits enfants vous allez voir quand l’on prie bien le bon Dieu, qu’il sait nous protéger contre les perversités du méchant esprit. » Écoutez :

C’était une humble famille composée du père, de la mère et d’un jeune garçon de dix à onze ans. Le père cultivait une terre située à l’entrée du village, il était bon, travaillant, sobre, rempli de déférences et de respect pour son épouse. La mère aussi était bonne, dévotieuse, propre en sa demeure, empressée et prévenante envers son mari. Les deux étaient tout orgueil pour leur jeune garçon, qui, au physique, ressemblait plus au père, et possédait toutes les bonnes qualités qui promettaient d’en faire un petit homme sage, au cœur noble et généreux.

Les deux avaient raison d’être fiers de leur enfant, car il était beau comme un cœur, avec ses grands yeux bleus couleur d’azur, ses lèvres et ses joues rosées d’un sang jeune et vigoureux. Sur tous les traits de sa figure sereine régnait la tranquillité de l’âme en paix avec sa conscience, un petit air sérieux, émaillé de fins sourires ; le tout encadré dans une abondante chevelure blonde et ondulée, lui allait à ravir.

Qu’il était beau, surtout, lorsqu’en prière, il levait ses beaux yeux remplis d’amour vers le ciel, il donnait l’impression d’une figure de saint entrevu dans une extase.

Tous les matins, l’enfant allait servir la messe du curé de la paroisse.

Souvent le prêtre le retenait près de lui quand ses occupations le permettaient, lui donnait des leçons de lecture et de catéchisme. Le reste de la journée, il