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CHAPITRE IV

LE PETIT HOMME ROUGE

Un autre conte dit Jean, celui-là n’est pas assez long.

Et Tante Rose reprit tout aussitôt :

C’était, il y a bien longtemps, dans le pays de la Nouvelle-France, l’on commençait à jeter les fondations de petits villages primitifs, bien pauvres, et malgré la tâche ingrate du défrichement des grands bois, des premiers petits lopins de terre à ensemencer, malgré la crainte des sauvages habitants qui, sans cesse rôdaient aux alentours, toujours à l’affût de faire du mal, l’œuvre de l’établissement des magnifiques paroisses, qui, aujourd’hui échelonnent la rive Nord du grand fleuve Saint-Laurent, progressait avec un résultat assez satisfaisant.

Dans la vieille paroisse de Yamachiche, une des belles paroisses du Nord, les habitants se redisent encore aujourd’hui les durs labeurs livrés en ces lieux, par les premiers colons, l’on raconte les émotions ressenties au contact des grands bois silencieux, des murmures du vent les soirs d’automne dans les têtes des arbres, et les soirs d’hiver lorsque le vent mugit et que la poudrerie fait danser la neige, près d’un bon feu,