Page:Lambert - Contes de tante Rose, 1927.pdf/11

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 11 —

me de l’art s’était contenté de hocher la tête : mauvais présage pour les parents, qui, dans ces moments d’incertitudes, attendent anxieux l’arrêt de la science à laquelle on a recours.

On comprit de suite que l’état du petit malade était désespéré.

Le lendemain, jeudi après-midi, Jean était à son travail, un peu fatigué de la veillée, car bien entendu, il avait passé une bonne partie de la nuit précédente au chevet du petit Georges avec son cousin et les autres membres de la famille.

C’était une de ces journées sombres et pluvieuses du mois de novembre, qui porte naturellement à la tristesse, il songeait souvent au petit Georges et aux illusions brisées de ses bons parents ; à la joie d’hier, à l’anxiété du moment et surtout au malheur qui devait certainement arriver sous peu.

Il en était là de ses réflexions, lorsqu’arriva un jeune garçon envoyé par la tante Rose, faisant dire à Jean de se rendre en toute hâte à la maison. Allons ! se dit-il, il est probable que la fin est proche ; le temps de se rendre à la maison fut pour Jean l’affaire d’un instant. Bien ! lui dit tante Rose en le voyant entrer. Et lui désignant un fauteuil près du berceau, elle l’invita à y prendre place l’état de l’enfant lui parut critique. Le petit ouvrit les yeux et regarda son parrain un instant, puis regarda longuement son père et sa mère, essaya un dernier sourire et ce fut tout. Sa petite âme angélique s’était envolée vers les cieux.

Il est inutile d’entreprendre de décrire le désespoir et la peine des parents. Seuls, ceux qui passent