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l’année passée, en bisbille avec ceux de Morlinval pour une source qui traverse leur terroir. N’eurent-ils pas l’idée, il y aura tantôt un an, de nous couper le tuyau de notre fontaine ! Vous savez qu’au jour d’aujourd’hui les femmes vous consultent, rapport aux grosseurs qui poussent à leurs cous. Vous observez que l’eau de Saint-Brunelle est nuisible. Tout ça, c’est la faute de notre maire. Il ne veut à aucun prix de procès, et de plus il s’amuse à prétendre que l’eau de nos puits est préférable à l’eau de notre source.

Je reviens sur nos chemins. Ce vieux huguenot de père Roux, berger, soutient que d’aucunes fois il a perdu des brebis dans les ornières. D’autre part, tous les riverains des communaux empiètent à la queue-leu-leu. Ah ! nous sommes emblavés d’un fameux maire ; et ma foi, un bonnet blanc, quelque peu malin, ne serait pas de trop pour nous débrouiller de nos embrouillages. Nous voilà arrivés.