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Au village, de même qu’à la ville, il est d’usage de ramoner les cheminées. On voit venir, autour de l’hiver, les ramoneurs des pays lointains ; ils travaillent sous les ordres de ceux qu’ils appellent leurs maîtres : mauvais maîtres souvent ! qui les battent comme plâtre, les laissent geler de froid et crever de faim. Le métier est vraiment dur, dans nos villages surtout, car il n’y a pas de gendarmes pour défendre les pauvres petiots.

Celui dont je vous parle, c’est encore notre mairesse qui l’a réchappé. Il se mourait de lassitude et de faim dans une grange, seul, comme un lépreux. Notre mairesse eut la charité de le racheter à son maître, moyennant la somme de cinquante francs ; puis elle l’a soigné, guéri. Le garçon a bon cœur, il est honnête, fort au travail et des plus rangés.

Ne vous semble-t-il pas que la parigote et le Savoyard seraient bien unis ensemble ?