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d’aucunes fois la fillette prétendait que, dans nos pays, une femme mariée et une bête de somme, c’est approchant la même chose. Adonc, que pour se mettre la corde au cou, et, au respect que je vous dois, faire cinq ou six mioches, il n’y a jamais de presse.

Norine disait, quand elle se ramentevait tous les partis que sa fille avait rejetés : « Assuré qu’il nous faudra attendre monsieur Plaisant. »

Depuis quelques semaines, d’après la connaissance qu’un chacun possédait de la manière d’être de la Rose, on ne se faisait pas faute de remarquer qu’elle aimait moins à badiner du mariage, et que le dimanche, à rebours d’autrefois, elle s’en allait baguenauder dans les prés avec un seul galant.

Or, ce monsieur Plaisant là n’était autre que Pierre le dragon. La fille à Norine l’avait