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— Chantez, chantons, qu’on chante ! dit le dragon en refermant la porte. Bonsoir à un chacun.

— Bonsoir, Pierre[1], dit la compagnie :

La mère Remblay se mit à chanter, d’une belle voix perçante, une chanson. En voilà le refrain ; comprenez si vous pouvez :


       Ch’ solé y r’luit, ch’ moinet y cainte,
       Ch’ mouguet flourit, ch’ lépène s’épanouit ;
V’nez, m’tiote caille, v’nez, n’eussiez pau de crainte,
V’nez dans nos bous, tout y sourit,
V’nez dans nos bous sous leu n’ombrache,
V’nez donc bachelette, v’nez aveu nous ;
Eussiez une tiote miette d’courache,
Y foët rud’ment dous dans ché bous
[2].

  1. Pierre-Louis Gosseu.
  2. Le soleil luit, l’oiseau chante,
    Le muguet fleurit, l’épine s’épanouit ;
    Venez ma petite caille, n’ayez nulle crainte,
    Venez dans nos bois, tout y sourit,
    Venez dans nos bois, sous leur ombrage,
    Venez donc bachelette, venez avec nous ;
    Ayez un petit peu de courage,
    Il fait tellement doux dans les bois.