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rie, puisque, de même que le blé, l’argent s’égrène aisément.

C’est pourtant un rude métier d’aller à la France : faut faire à pied, au temps des fortes chaleurs, cinquante à quatre-vingts lieues, plus encore… marcher la nuit, se coucher le jour n’importe où, en plein champ, sur les routes, quand le soleil grille par trop.

D’aucunes fois, les vieux hommes ou les petiots gars, ou les bonnets blancs, restent en chemin ; ils sont censés revenir au village, confiés à la charité des passants. Mais hélas ! souvent les secours manquent… Les pauvres arriérés ne reviennent plus.

La bande ne saurait s’arrêter, le temps presse : haut le pied ! haut le pied ! on l’attend.

Dans quelle triste situation de corps arrive-