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chapeaux se défublèrent, et on recommença de plus belle à crier : Vive notre mairesse ! Le maître d’école embrassa la Rose, le gars Denis sa nouvelle femme, la mère Denis, Norine, Jean-Claude, moi, tout le monde se mit aussi à s’embrasser. On se sentait bien intentionné et on ne savait quoi trouver pour marquer son contentement. Quand un chacun se trouva un peu revenu à soi, on chercha madame la mairesse : elle était partie.

N’allez pas croire que, parce qu’elle a sauvé la Rose du déshonneur, madame la mairesse ne tienne pas cas de la vertu des filles. Elle en tient grand cas et le prouve. Plus d’une fois, quand il manquait à une honnête jeunesse quelques écus pour se marier, madame la mairesse les a donnés de sa poche.

— Il en sera ce qu’il en sera, dit Jean-Claude en montant sur une chaise, l’année