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pas rétive aux mots comme d’aucunes bégueules ; mais on était joyeux, en la voyant attentionnée pour un chacun, d’une joie qui ne pousse pas à rire à tort et à travers. À mitan du dessert, madame la mairesse, croyant nous gêner, se leva de table, et, montrant la Rose, elle nous dit à tous :

— Je prends cette pauvre fille sous ma protection ; qui l’attaquera, m’attaquera. Son enfant portera le nom de celui qui a indignement abusé d’elle ; cela, grâce au bon cœur du maître d’école et de sa femme. La Rose est devenue bonne couturière ; après les noces elle cessera d’aller aux champs ; ceux qui lui fourniront de l’ouvrage m’obligeront.

— Je lui donne ma pratique, moi, que je dis ; j’en suis une fameuse, je n’ai pas de bonnet blanc.

— Bien, Cellier, dit madame la mairesse