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Personne n’osa répondre à cette réponse-là.

Les jeunesses, par chez nous, sont si en peine de découvrir leur destinée, qu’elles ont pour ça toutes sortes d’inventions. À preuve, ceux qui veulent connaître d’avance leur femme ou leur homme mettent, le premier vendredi de chaque mois, une glace sous leur oreiller. En se couchant ils récitent cinq Pater et cinq Ave, une oraison à sainte je ne sais plus qui, et ils voient celui ou celle qu’ils doivent épouser, comme je vous vois.

L’heure du dîner étant venue, les noces se séparèrent, se promettant de redanser le soir.

Chez Norine, on trouva madame la mairesse. On lui donna, comme de droit, la place d’honneur, entre la Rose et le maître d’école. Le dîner se passa sans qu’il eût été échangé trop de gaudrioles, rapport à madame la mairesse, quoique, pour lui rendre entière justice, elle ne soit